jeudi 10.03.2011, 05:19 -J-L.D.
« Aux pieds de Flaubert », un essai, publié chez Grasset, un roman, « Le Mangeur de chagrin » au Riffle , lorsqu'elle a posé le point final à son récit autobiographique Fête des mères, Florence Emptaz a envoyé son manuscrit à huit maisons d'édition parisiennes, ciblées. Jean-Marc Roberts, de chez Stock, a été le premier à la rappeler, le lendemain.
« Je ne comprenais même pas, vu les délais postaux, je ne pensais pas qu'il l'avait reçu. Ça s'est fait simplement, je ne connaissais personne, j'ai fait comme tout le monde, j'ai envoyé mon manuscrit. » Elle a été contactée par POL, ensuite. Avait déjà signé chez Stock, heureuse.
Florence Emptaz vit d'écrire. Elle a quitté l'Éducation nationale, après vingt ans comme prof de lettres, s'astreint, tôt le matin, tard le soir, l'après-midi, à mettre en mots ses histoires. Dort peu. « Ma vie, c'est d'écrire, si je peux en vivre matériellement, c'est mieux. C'est viscéral, c'est là, en moi. » A-t-elle réalisé un rêve ? « Ce n'est pas un rêve, reprend-elle, c'est de l'ordre de la nécessité intérieure. On ne rêve pas de respirer, on en a besoin. » Le Mangeur de chagrin, c'était une demande, Fête des mères, une exigence. Elle l'avait en elle depuis toujours, a pesé, chaque mot, la dangerosité à écrire sur soi, pour soi et pour les autres. Divorces, son deuxième ouvrage chez Stock, il vient de paraître, est né pendant Fête des mères, les deux se lisent indépendamment mais sont conçus comme un diptyque. Le troisième, un roman cette fois, elle l'achève. « Je ne l'enverrai qu'à Stock et puis voilà. » Près de dix mille exemplaires se sont écoulés de Fête des mères, qui commence une deuxième vie en livre de poche. Dix mille exemplaires ont été imprimés pour Divorces dont les droits ont aussi été cédés au livre du mois, une forme de vente par courtage qui « ouvre un lectorat autre ». Elle intervient dans des lycées où l'on étudie Fête des mères dans le cadre du volet autobiographie du programme. Ça l'amuse, elle qui a passé sa vie à explorer les écrits des autres. « Rien n'est jamais gagné pour autant , précise Florence Emptaz. La maison d'édition a un droit de préférence qui m'engage moi, pas elle. Eux n'ont qu'un droit, pas de devoir. Mais avec Jean-Marc Roberts, on a tissé des liens, quand je lui envoie un texte, il le lit tout de suite, il ne me laisse pas lanterner. » Elle vient d'achever un manuscrit. Elle pense déjà au prochain.
Florence Emptaz est en dédicace, samedi, dès 14 h 30, à Majuscule, rue de Dunkerque à Saint-Omer. Le vendredi 18 mars, elle intervient dans le cadre des A propos philosophiques de la Comédie de l'Aa à 18 h, sur le thème de l'écriture de soi.
Source :
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Saint_Omer/actualite/Secteur_Saint_Omer/2011/03/10/article_florence-emptaz-publiee-chez-stock.shtml