L'hospitalité tunisienne, on a beaucoup exagéré... Boris Boillon s'en gargarisait dans un de ses tweets, le 16 février :
@Borisboillon : l'hospitalité tunisienne n'est pas un mythe : à peine arrivé ce matin, je suis déjà accrédité ! Merci à tous pour cet accueil fantastique.
Deux jours plus tard, patatras... Une conférence de presse au nerf de bœuf, une journaliste tunisienne envoyée sur les roses, un ton méprisant de jeune parvenu body-buildé... Et les Tunisiens, d'habitude si hospitaliers, se sont rassemblés devant l'ambassade de France pour demander à Boris Boillon d'aller se faire hospitaliser ailleurs. Ça lui a coupé la chique. Depuis le 20 février, il a disparu des écrans. Son dernier tweet remonte au 20 février. Il a même enlevé du site copaindavant.com sa photo version moule-bite, torse épilé et tablettes de chocolat... Petit cachottier... C'est triste, une telle énergie numérique inemployée. Espérons qu'il ne déprime pas trop. Et qu'il n'en est pas réduit à se torcher aux Mon Chéri, tous les soirs, aux dîners de l'ambassadeur.
C'est toujours pareil avec certaines célébrités, réelles ou auto-proclamées. Sous prétexte que Twitter, c'est fashion, on y déboule sans s'essuyer les pieds. J'ai déjà raconté ici l'arrivée de Denis Olivennes, tout frais nommé PDG d'Europe 1. Dans la série "Ça m'est venu comme une envie de twitter"...
@Olivennes : Europe 1, c'est aussi Internet. J'ouvre un compte Twitter.
On a eu un bol monstrueux : il aurait pu tout aussi bien déclarer : "Europe 1, c'est aussi Internet. Je publie ma première sex-tape avec Inès"... Et puis non, finalement, il a pris sur lui. Il est reste stoïque tel un bonze tibétain paraplégique en pleine crise de tétanie. Il a juste ouvert un compte Twitter. Respect, l'abnégation... Bon, 2500 followers sont accourus dare-dare écouter pieusement l'oracle. Mais ça a fait rapidement pschitt, comme quand Chirac s'asseoit sur un pouf. Ou sur son procès. Car c'est ennuyeux, Twitter. Il faut s'en occuper, et même avec un grouillot pour pédaler à votre place, dans la cave, il faut avoir des trucs à raconter. Exit Olivennes. Sic transit gloria mundi in Twitter...
Mais Twitter, ça va, ça vient, comme feu Gainsbourg entre les reins brûlants de Birkin. Même un bon client comme Frédéric Lefebvre a fini par se limer les crocs. Avant, il se dressait comme un crotale dès qu'on faisait mine de la ramener. Genre Peillon, qui avait eu le malheur de lui indiquer à quel endroit il se carrait le débat sur l'identité nationale.... Ni une, ni deux, un Scud dans la tronche du freluquet en Weston :
@FLefebvre_UMP : Peillon est un déserteur et le PS un parti extrémiste sans idées qui utilise les basses manipulations pour exister ! Triste !
Rlaaah ! Prends ça dans les dents, Peillon, et dis-nous voir s'il y a des nœuds.... Evidemment, à ce tarif, c'était facile de l'exciter comme un jeune chien. On se marrait tous les jours à lui proposer de réagir à nos clowneries. C'était tordant, on s'amuse comme on peut. Mais sa nomination au secrétariat du Tourisme a beaucoup contribué à calmer ce permanent de l'hôtel du pou nerveux, à mon grand dam. Il s'est acheté une conduite et des lunettes à la Yves Saint-Laurent, il s'est coupé les cheveux au point de ressembler à un cadre en transition professionnelle à Pôle Emploi. Depuis, il tweete un jus de betterave sans saveur et sans réplique :
@FLefebvre_UMP : 3e édition des États Généraux du Commerce - Discours http://on.fb.me/exNeHz
Remboursez ! Rendez-nous le roquet ! On s'en branle, des Etats généraux du Commerce ! On veut des Lefebrveries d'origine, garanties pure langue de bois et lacérées au croc de boucher ! On veut se faire traiter de compagnons de route «des psychopathes, des violeurs, des racistes et des voleurs», comme il le notait si finement en décembre 2009, sur le site internet de l'Assemblée Nationale.
Fort heureusement, pour relever le niveau, enfin Laurent Joffrin vint. Lui aussi s'empressa de nous signifier les mêmes bonnes raisons de son irruption :
@Laurent_Joffrin : Puisque je fais chaque matin mon édito sur le web, j'ouvre (à mon tour) mon compte twitter
Ils se sont donné le mot, ma parole... Après tout, ça tombe sous le sens ! Pourquoi faire son édito sur le web alors que Twitter vous tend les bras et les RT. Ce serait du gâchis ! Alors que là, hop, on écrit "Mon édito du jour", on te colle un lien bit.ly vite fait, pif paf, terminé ! Et en plus ça fait branché, trendy et tout le toutim. Tout bénéf, mon Lolo Mouchard (son vrai nom, dans le civil...). Moralité, il nous tweete des éclairs de génie fulgurants comme ça :
@Laurent_Joffrin : Comment creuser un piège à cons pour ensuite tomber dedans ? http://bit.ly/hP3Pzv
Ha ! Dis donc, quel talent, chez Libé ! Ah non, mince, il est retourné au Nouvel Obs. Faut suivre, j'en ai le tournis. Bon, j'ai vérifié : 140 clics sur son dernier lien. C'est pas flamboyant. Même moi, je fais mieux, dans mes bons jours. Et Charlie Sheen l'écrabouille avec ses 1,8 millions de vues sur son premier tweet (et la photo jointe ci-dessous). Ça a dû le vexer. Du coup, il se tait entre deux éditos du jour. Mais que ses followers se rassurent : le silence qui suit un tweet de Laurent Joffrin est toujours de Laurent Joffrin.