Plusieurs tournois multitables d’EspaceJeux garantissent un montant minimal des lots versés en bourse. Parce qu’il n’y a pas assez de joueurs qui s’y inscrivent, les lots attribués grugent souvent la commission que prélève EspaceJeux sur les inscriptions. En d’autres cas, l’activité se révèle, somme toute, déficitaire. Dans la mesure où EspaceJeux existe pour endiguer une fuite économique, Loto-Québec ne peut pas éliminer ces tournois sinon son offre de jeu deviendrait carrément non concurrentielle. Dans ce contexte, à moins que le réseau CPN ne déniche un nombre appréciables de nouveaux clients, il y a impasse … sauf pour les joueurs qui, dans leur ensemble, bénéficient d’un taux de remise supérieur à 100%.
EspaceJeux offre quotidiennement des tournois avec lots garantis de $1,000, $2,000, $4,000 et $5,000. Depuis que PlayNow s’est joint au réseau, celui-ci offre ces tournois deux fois par jour (à 3 heures d’intervalle), sauf celui de $4,000. À chaque semaine, il y a aussi des tournois avec lots garantis de $6,000 et $15,000. Une fois par mois, le tournoi de $15,000 est remplacé par un tournoi de $50,000.
Si on compare la valeur du gros lot dans les tournois avec lots garantis à celui des tournois sans lots garantis, on constate immédiatement l’importance de ces premiers tournois. Dans la figure suivante, la ligne rouge pointillée indique la proportion des tournois sans lots garantis en fonction de la valeur du gros lot. On perçoit ainsi que la presque totalité de ces tournois offre un gros lot maximal de 250 dollars. En fait, près de la moitié de ces tournois offrent un gros lot inférieur à 50 dollars. Il n’y a pas assez de joueurs qui s’inscrivent pour faire grimper ce gros lot.
En noir, apparaît la valeur des gros lots des tournois à lots garantis. On constate immédiatement que ce sont les seules occasions au cours desquelles le gagnant peut espérer remporter 1000 dollars ou plus. Ces montants sont toutefois loin des millions de dollars que les sites majeurs sont capables d’offrir à leurs clients.
Examinons maintenant la fluctuation du nombre d’inscriptions aux tournois à lots garantis depuis l’inauguration d’EspaceJeux. La figure suivante présente les résultats des tournois quotidiens sans possibilité de rachat. On constate, en brun, la clientèle du tournoi à 1,000 dollars garantis de 19:00 heures. La ligne pointillée du haut représente le nombre de joueurs nécessaires pour que les frais d’inscriptions égalent la valeur des lots remis aux joueurs. Dans ce cas, il y a un profit égal au montant de la commission. Le surplus est retourné aux joueurs. La ligne pointillée du bas représente le seuil du déficit absolu. En bas de cette ligne, EspaceJeux perd de l’argent. Entre les deux, EspaceJeux doit sacrifier une partie de sa commission pour combler le déficit des inscriptions.
En orange, ce sont les données du tournoi de 22:00 qui existe depuis que PlayNow s’est joint au réseau. Si le tournoi de 19:00 semblait avoir atteint la rentabilité en janvier et février, l’arrivée de PlayNow semble avoir plus dilué la clientèle existante dans deux tournois que d’avoir créé une nouvelle clientèle.
En vert, ce sont les données équivalentes pour le tournoi de 2,000 dollars.
Dans la figure suivante, se trouve les données pour les tournois hebdomadaires ou mensuels sans possibilité de rachat. Sauf un, tous ces tournois sont déficitaires.
Pour pallier au manque de joueurs, il est possible de rendre un tournoi profitable en offrant aux joueurs de racheter des jetons durant la partie. À chaque rachat, le joueur doit débourser à nouveau le montant qu’il a payé à l’inscription (commission exceptée). Le montant des rachats contribue alors à combler le déficit. EspaceJeux ne publie pas le nombre de rachats durant un tournoi avec lots garantis. On sait uniquement qu’il y a, en moyenne, deux rachats par joueur durant les tournois sans lots garantis (généralement moins dispendieux). Si on ne peut pas calculer le déficit d’un tournoi déficitaire, on peut cependant constater quand le montant des rachats a permis de combler le déficit des inscriptions. Par exemple, EspaceJeux a versé 4200 dollars en lots durant un tournoi à 4000 dollars garantis. Par contre, quand EspaceJeux verse un total de 4000 dollars, le nombre de rachats est impossible à calculer.
Dans la figure suivante, les tournois dont le nombre de rachats a permis de combler le déficit sont affichés par un rond ou un carré jaune. Pour tous les autres tournois, EspaceJeux a soit grugé sa commission pour payer les joueurs, ou bien le tournoi est déficitaire.
Dans l’ensemble, si EspaceJeux a voisiné la rentabilité pour les tournois quotidiens, durant janvier et février, mars semble annoncer un retour au déficit. Le dédoublement des tournois quotidiens apparaît nuisible.
À cela, s’ajoute le déficit de 250 000 dollars correspondant aux lots distribués lors de la finale des tournois satellites gratuits. À chaque tournoi de Poker 101, EspaceJeux perd aussi 101 dollars. Il existe en plus des tournois satellites qui paient en lots l’inscription aux tournois de 15,000 et 50,000 dollars. Ces tournois sont aussi souvent déficitaires; ce qui augmente le déficit réel des tournois hebdomadaires et mensuels.
Les faibles revenus horaires des tournois individuels (Sit & go) ne compensent certainement les pertes des tournois à lots garantis. Il reste à déterminer si les revenus des cash games procurent au poker d’EspaceJeux un surplus sur les frais d’opération et les redevances à payer.