La couleur de la mer est semblable au matin.
Le ciel est plein d’oiseaux que le vent a laissés.
Des navires sont là, des bateaux et des barques.
Et les fruits, calmes, attendent que l’été leur donne la lumière.Et nous allons, par l’invisible porte.
Et dans les grandes vallées bleues du cœur
Où la mémoire n’atteint pas
Une voile s’approche, entre les apparences,
Et fait signe de taire le nom du paysage.Et les arbres s’éloignent dans l’automne
Et recouvrent nos pas de leurs vagues mourantes.
Une ombre va, dans les collines,
Et puis, que reste-t-il de ce pays, qu’un peu de neige
Qui tombe, dans le creux de la main ?L’impossible silence accomplit son espace,
Et voici, lentement, mon image détruite.
Mes yeux perdent le souvenir,
Et mon visage meurt, de miroir, d’absence,
Comme, au fond de la branche, un songe dans sa fleur.
Roger Giroux, Le lieu le temps, Mercure de France, 1979, p. 35-36.
Roger Giroux dans Poezibao :
Note bio-bibliographique, extrait 1
contribution de Tristan Hordé
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