Etat chronique de poésie 1155

Publié le 10 mars 2011 par Xavierlaine081

1155 

Quel fracas fait un poète qui ferme les yeux 

Voici son monde intérieur qui explose 

A la face d’un monde qui l’ignorait jusqu’ici 

La dépouille poétique encore fumante 

Il n’est pas assez de discours pour l’embaumer de leur miel 

C’est à se demander quel sens donner au silence qui précédait 

Nous avons si peu à donner 

Que ces mots tissés au secret d’une vie 

Si peu à attendre des yeux qui se déposent 

Larguent leur fard emporté par les larmes 

Sereine la plume qui crisse sur la page jaunie 

Tranquille l’âme qui boit à cette source 

Les paupières battent dans l’aveuglement solaire 

Tu clignes des yeux ne sachant le sens des ombres 

Ce que tu sens va mieux que ce qui s’éclaire 

Dans un soupir tu tournes les talons 

Vogue vers d’autres rives où t’attendent d’autres dieux 

Toujours tu plonges ta plume 

A l’encrier de l’absence 

Elle prend la couleur de cette pause 

Qui te laisse endormi 

Auprès des sources invisibles 

De tes lèvres tu prononces l’indicible 

Convoque entre deux vers 

L’imprévisible et l’éphémère 

Tu es ce frémissement à peine perceptible 

Ce temps suspendu à la parole envolée 

D’étoiles tu berces chaque aurore 

N’attends rien en retour d’un monde sourd 

Tu sais qu’il n’est d’autre récompense 

Que celle d’exister en ouvrant les yeux sur de nouvelles heures 

Ta parole franchit les mers 

Rebondit aux rocs que harcèlent les vagues 

Ta parole gronde en avalanche neigeuses 

En nuées déchirées au bistouri des cimes 

Elle retombe en lente volutes écarlates 

Au crépuscule d’un jour lentement dégusté 

Ta parole est un cri 

Lancé au hasard des contrées 

Vague chant qui s’élève des gouffres amers 

Où tant hurlent et gémissent 

Mots de tendresse 

Mots nus dans la candeur d’un ciel 

Vous êtes la houle 

Où bercer nos rêves multicolores 

Manosque, 8 février 2011

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