Gadget fluvial lancé à grand renfort de publicité en 2008, Voguéo, la navette qui va de la gare d'Austerlitz à Maisons-Alfort est au bord du naufrage. La solution envisagée par Annick Lepetit, adjointe au maire chargée des embouteillages et du massacre de la voirie chez Delanoë ? Injecter 20 millions d'euros !
Tous ceux qui doutent de l'utilité de la transformation festive des voies sur berges et de l'utilisation purement hédoniste de la Seine trouveront une confirmation de leur scepticisme dans l'échec total de la navette Voguéo qui devait inaugurer, selon ses promoteurs : "un nouveau service de transport en commun innovant en Île-de-France". Patatras ! C'est un désastre avec des embarcations vides à 90 %.
C'est que beaucoup de pauvres gens, voyez-vous, ont besoin de se déplacer rapidement dans leur vie quotidienne, notamment professionnelle. Ce fantasme aquatique d'un Paris dédié aux loisirs et aux circulations douces ne leur convient pas. Le monde de flânerie rêvé par les delanoistes est certes démagogique mais il est coûteux et inefficace. Les principaux arguments mis en valeur par les utilisateurs de Voguéo sont qu'il est "amusant" et "gratuit pour les titulaires de la carte Imagin'R" ! Et encore : comment leur faire comprendre que, derrière l'apparente gratuité, se cache l'impôt ?
La seule solution envisagée par Annick Lepetit, interviewée par le Monde (le 6 mars dernier) est de charger encore plus cette barcasse : prolonger la ligne, y investir 20 millions d'euros et offrir des services à bord : "A Istanbul, en traversant le Bosphore, on peut boire un thé brûlant" ! Suggestion du Delanopolis : pourquoi ne pas demander à Marcel Campion d'y installer un stand de barbe à papa, ce serait un aboutissement logique, non ?