Si Marc Lièvremont est passé maître dans l’art du contre-pied et des sélections test, il n’en reste pas moins un goût d’inachevé dans le jeu.
Le coach du XV de France assume complètement le fait de vouloir faire tourner son effectif, pour gérer la forme physique de ses joueurs et aussi pour offrir du temps de jeu aux remplaçants face à des nations moins fortes. Il aurait tord de faire le contraire.
Maintenant, nous avons tous été témoin de l’incapacité de l’équipe de France à offrir une opposition solide face à l’Australie en novembre dernier et l’Angleterre lors du dernier match du Tournoi.
Trop de tests tue le test
Depuis sa prise de fonction, Marc Lièvremont n’a eut de cesse de passer en revue son effectif, intégrant de nombreux nouveaux joueurs et en écartant de nombreux autres. Si la directement est clairement assumée (objectif Coupe du Monde 2011) il est évident que le groupe manque de repères. La philosophie de jeu est encore trop floue car le XV de France est plus dans l’adaptation en fonction de l’adversaire plutôt que dans un schéma volontairement assumé.
N’est pas le All-Blacks qui veut et imposer son style de jeu à un adversaire demande une grosse complicité entre les joueurs. C’est pas en faisant « tourner » qu’on permet à nos Bleus de travailler ces fameux automatismes, ceux qui font qu’un centre sait que son ailier va croiser dans son dos pour lui mettre une passe aveugle.
La meilleure mêlée du monde ?
Tout le monde loue notre mêlée depuis de nombreux mois. Le travail de Didier Rétière avec le pack d’avants avait été énorme dans le succès du XV de France lors du dernier Tournoi. Les gros avaient également mis à mal les sud-africains pourtant réputés pour leur rudesse au combat. Puis sont arrivées l’Australie et l’Angleterre qui ont fait une nouvelle fois douter le pack tricolore. Alors sommes-nous toujours aussi bon, où l’absence de Fabien Barcella et l’indiscipline de Nicolas Mas commencent à peser sur les performances ?
Le XV de France à l'entraînement avec Didier Rétière
Quoi qu’il en soit, le très peu de match qu’il reste à l’équipe de France avant d’entrer dans le dur de la Compétition Mondiale, devra être mis à contribution pour redonner confiance aux joueurs et les faire travailler un maximum ensemble.
Maintenant, le calendrier et les enjeux du Top 14 n’ont jamais été remaniés de manière à donner un maximum de chance au XV de France. Contrairement aux grandes nations, du sud notamment, l’équipe national n’est pas notre priorité et ça se voit sur les résultats.