Elle est intitulée « Nu au plateau de sculpteur » et fait partie d’une série de portraits de Marie-Thérèse Walter que Picasso a peints en 1932. Un nu – sa muse, un buste et une plante verte à l’image des trèfles.
Pourquoi parler de ce tableau avec une photo en noir et blanc?
D’abord, ce tableau de Picasso est exposé en ce moment au Tate Moderne de Londres. De deux, à vous montrer une image à voyager dans le temps… Picasso avait 45 ans et sa maitresse, dans la vingtaine. De trois, sans nous joindre au concerte d’acclamation habituelle du génie lorsqu’on parle de Picasso, mais qui est souvent vide de sens comme dans : C’est une peinture remarquable et je suis ravi que grâce à la générosité de son propriétaire, nous soyons en mesure de la montrer pour la première fois au public britannique.
Ce que nous pouvons dire compte tenu du billet d’hier, à l’époque où Picasso a peint cette Marie-Thérèse Walter, elle était une jeune beauté à l’image de cette jeune femme de 23 ans sur la page couverture du Magazine Sports Illustrated 2011, la représentation de Marie-Thérèse Walter dans le tableau se ressemble plutôt à la Vénus de Lespugue. L’extraordinaire de l’art de Picasso à souligner se trouve dans cette dimension intemporelle de la représentation de la femme. Nous ne parlons pas de l’esthétisme, le beau ou encore la laideur. La pub est souvent l’idéalisation d’une réalité inaccessible de la majorité, la raison d’être même de la pub. Une grande œuvre, elle contient une part de réalité, une part de nouveauté et surtout, une intemporalité pour éviter que l’œuvre subisse le sort de la dévastation du temps… mal vieillir ou démoder.
Et ce « Nu au plateau de sculpteur », est-ce une grande œuvre? Il reste bien d’autres aspects à évaluer… un tableau à 106 millions n’est qu’une appréciation du marché financier.