- 1000 produits tests
La ministre de l’écologie Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé hier la mise en place de l’affichage environnemental pour 168 entreprises postulantes lors de l’appel à candidature, clôturé le 31 décembre 2010. Tous les types d’entreprises seront ainsi mobilisés pour expérimenter cette démarche sur 12 mois dans le cadre d’une initiative purement volontaire. Au terme de cette année expérimentale, le but est bien de généraliser le concept à l’ensemble des produits que nous consommons. Selon le ministère, les heureux gagnants auront le devoir d’afficher une information claire, fiable et transparente sur l’impact écologique de leurs produits pour les phases de fabrication et de conditionnement.
L’affichage environnemental devrait concerner quelque 1000 produits, le but étant d’apposer le prix écologique du produit à côté de son prix purement commercial.
- Une approche multicritère
L’objectif de cette expérimentation est simple : renforcer les méthodes d’évaluation des impacts environnementaux de chaque produit afin de transmettre l’information la plus objective possible aux consommateurs. Le dispositif n’est pas uniquement centré sur les émissions de GES des produits et de leur emballage. L’impact sur les ressources naturelles (eau, biodiversité, air, matières premières) outre la consommation énergétique sera également pris en compte. La ministre explique que la mission ici est bien de renseigner pleinement sur l’empreinte écologique des achats que nous réalisons. Conforama a d’ores et déjà mis en place le dispositif sur 118 produits de son enseigne. Voilà un mois déjà que le consommateur peut utiliser ces informations environnementales comme critère de sélection. Autre pionnier en la matière, l’opérateur mobile SFR qui propose déjà un affichage multicritères pour certains téléphones exposés sur son site internet.
- Vers une généralisation
Si la réglementation s’opère pour l’ensemble des marques et enseignes proposées aujourd’hui sur le marché, le consommateur sera en mesure de connaître l’impact écologique des biens de consommation et donc d’orienter ses achats vers des produits plus « verts ». L’autre objectif est d’orienter les méthodes de production des entreprises vers l’analyse du cycle de vie du produit afin de diminuer les conséquences environnementales de ce dernier et d’octroyer une marge de compétitivité au site français en termes de qualité et de localité.
De part la complexité de la démarche, l’ADEME et l’AFNOR compte d’ailleurs sur cette démarche volontariste pour parfaire le dispositif en établissant des méthodologies adéquates par type de produit. De même qu’avant fin 2012, les opérations menées dans le cadre de l’expérimentation feront donc l’objet d’une évaluation.
- Avis de Sequovia
Alourdir le packaging en informations peut être un frein à la généralisation de cette démarche. Espérons que les professionnels ne seront pas réfractaires à l’idée de retravailler leurs emballages en évoquant la raison du prix comme motif de refus. D’autant que l’aspect multicritères de l’affichage environnemental constitue une exclusivité à la française, le Japon tout comme le Royaume-Uni ou les USA se limitant à comptabiliser uniquement les émissions CO2…