On a failli assister à un spectacle intéressant le lendemain du mini remaniement ministériel du 27 février. L’entrée dans le gouvernement de 2 poids lourds, superbement lestés de batteries de cuisines en chapelets pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’intérêt général, a fait s’émouvoir quelques députés UMP en «off» devant la presse présente dans les couloirs de l’Assemblée Nationale. Ils semblaient craindre les conséquences que tireraient les électeurs de ces nominations, en sanctionnant les candidats de droite lors des échéances à venir. Depuis, les personnalités bavardes ont été fermement priés à plus de discrétion dans l’expression de leur état-d’âmes.
La sanction judiciaire est devenue légion, et les personnalités finissent par brandir leur état de service avec fierté comme on arbore la Légion d’Honneur… Si un passage aux «Baumettes» vous forge un homme, le transforme en caïd respecté dans sa banlieue, un passage devant le juge est une expérience certes difficile, mais dont on se relève quelques temps plus tard avec un certain profit, à l’image de Juppé et Longuet. Mais pour la plupart, cette sanction est très hypothétique, les «protections» faisant le reste. Pour un député, il faut vraiment y mettre de la bonne volonté pour être inquiété. Pensez donc pour un ex-Président de la République…
La sanction politique peut découler de la sanction judiciaire, mais quelques exemples d’insubmersibles, notamment Juppé, Longuet, mais aussi Fabius, montrent que ce n’est pas toujours le cas. Le juge en la matière, c’est l’électeur, qui par son bulletin de vote, accorde sa confiance au candidat et le reconduit aux affaires, ou non. Et il se trouve justement que les parlementaires de la majorité actuelle bruissent devant le spectre de plus en plus visible d’être battus localement, d’être sanctionnés ainsi par un peuple ulcéré des inégalités de plus en plus criantes dans un pays riche…
Eh les petits pères, il fallait y penser avant. Toutes les manoeuvres, les favoritismes, les saccages pour faire les yeux doux au Dieu Fric, au libéralisme le plus débridé, quel qu’en soit le prix, cela a un coût. Ils ont tout accepté, tout voté, sans discuter, sans même savoir parfois de quoi on parlait. Pour la seule réforme des retraites, il est clair qu’il fallait intervenir. Mais il était possible de faire quelque chose de moins dogmatique, quelque chose de plus juste et d’acceptable. Le président et ses potes ont été élus, c’est incontestable. Mais ils ont gouverné en omettant d’écouter, contre vents et marées, ils sont passés en force sous la dictée et à l’avantage exclusif des bailleurs de fonds, générant une crise scandaleuse car évitable que les plus pauvres continuent de payer. Et ils la payeront encore longtemps.
Pour les élus, aussi, il est temps. Aujourd’hui, les petits pères ont peur de perdre leur boulot, leur jouet, leur prestige, au point de ne pas afficher le logo de l’UMP sur leurs affiches électorales pour les cantonales. Quel courage, Messieurs les élus, c’est peut-être un plus facile sur les marchés, mais ne vous y trompez pas : à prendre l’électeur pour un idiot, il risque bien de vous remettre dans le bateau qui vous a emmené à votre situation de privilégié.
A mon candidat Dublog, je propose une mesure simple : la politique, c’est servir l’intérêt général, ce n’est en aucun cas un métier. En conséquence, le mandat électif est unique, non cumulable, non renouvelable, et bénéficie en contrepartie d’un véritable protection pour un retour à l’emploi occupé avant le mandat. Comme pour le service militaire naguère, fléché comme LE lien avec la Nation, chacun pourrait participer un temps à la vie de la société. Fini les oligarchies, les potentats locaux transmissibles de père en fils, fini une certaine corruption et les conflits d’intérêts…
Vivement les Présidentielles.