Montolive, c'est le côté politique du Quatuor d'Alexandrie. Le roman est plus traditionnel que les deux premiers tomes, Justine et Balthasar. Il est à peu près chronologique, suit les relations du diplomate Montolive de son premier à son dernier contact avec Alexandrie.
Son narrateur est extérieur et omniscient, ce qui permet d'échapper aux points de vue subjectifs des premiers, dont les personnages reviennent toujours sous un autre aspect. Ce qui est une des caractéristiques du Quatuor.
Dans Montolive, donc, on suit un jeune anglais qui se fait embobiner par Leila, une Egyptienne copte mariée, la mère de Nessim qu’on a vu agir dans les autre livres.
Il devient son amant, puis entretient une relation épistolaire avec elle, qui pare à ses yeux l'Egypte, et Alexandrie, de tous les charmes. Les souvenirs et les habiles évocations de la correspondance le grisent. Dans son esprit, la femme incarne le pays.
Après avoir été diplomate un peu partout, Montolive réussit enfin à se faire nommer ambassadeur en Egypte, but qu'il a poursuivi toute sa vie. Euphorie, sentiment de pouvoir, puis la réalité le rattrape.
L'Angleterre qu'il représente perd de son influence. Il se rend compte qu'il faisait peut-être partie dès le départ d'un vaste plan initié par la famille de Leila. Ce serait pour ça qu'il aurait été séduit.
Il vit une dernière rencontre avec son ancienne maîtresse, devenue une vieille femme égyptienne pathétique et défigurée par la petite vérole.
Certain de ne plus rien pouvoir faire dans ce pays vénéneux, vénal, corrompu, aux intrigues complexes où tout finalement lui semble lié à une sorte de destin plutôt qu'à la volonté des hommes, le diplomate décide, enfin, de se faire muter.