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A Noël, je voulais offrir un cadeau original à ma nièce. Comme elle adore les plantes, j’ai pensé que si elle pouvait avoir du compost à disposition toute l’année, cela lui permettrait de nourrir ses plantes sans avoir à utiliser le terreau des magasins, pas très écolos. Bien sûr, elle aurait pu installer un composteur dans son jardin mais la place lui manque. Sachant qu’il existe des composteurs pour la maison, je me suis renseignée. J’en ai trouvé un très bien dans un magasin qui nous aide à découvrir la nature et là, j’ai été horrifiée : le prix de ce petit appareil était exorbitant !
J’ai donc renoncé à en acheter un pour ma nièce. Toutefois, je n’ai pas laissé tomber mon idée. J’ai cherché un moyen beaucoup moins coûteux pour qu’elle obtienne du compost « made in house ». Comme vous vous en doutez, j’ai trouvé. Il est possible de fabriquer soi-même son compost maison grâce à nos amis les lombrics. En fait, on désigne cet appareil par un nom tout à fait adéquat : le lombricomposteur.
Voici les éléments nécessaires :
1) Les lombrics. Attention, ne prenez pas n’importe quel vers. Il vous faut des vers à compost et non des vers de terre. Les vers à compost sont rouges, se trouvent facilement dans les fumiers ou sous des matières en décomposition. Vous pouvez les emprunter à une de vos connaissances qui possède un compost d’extérieur. Prenez-en 2 belles poignées. Si vous ne connaissez personne, vous pouvez en acheter sur internet ou dans un magasin de pêche. Demandez des « vers de terreau ». Si vous n’en avez pas beaucoup, ne vous inquiétez pas, ils se reproduisent rapidement. Les matières ingurgitées seront de plus en plus grandes, surtout que ces vers sont voraces : ils mangent la moitié de leur poids par jour.
2) « L’appartement » des vers : vous pouvez utiliser des caisses polystyrène des poissonniers, lavées. Vérifiez qu’elles s’emboitent bien. Faites des trous pour l’aération pour que le jus s’écoule. Emboitez 2 bacs. Mettez au fond des bouts de journal, de carton, des boîtes d’œuf. Les vers s’en nourriront et s’y cacheront au départ. Arrosez abondamment le tout. Installez-y les vers avec un peu de leur terreau d’origine. Recouvrez d’un journal. Mettez le couvercle dessus avec de très petits trous pour éviter les moucherons. Laissez les vers se remettre de leurs émotions pendant quelques jours. Puis, nourrissez-les avec des déchets végétaux coupés en petits morceaux sans les surcharger. Si tout se passe bien, ajoutez des déchets régulièrement. Quand le premier bac est plein, ajoutez-en un autre au-dessus, les vers y migreront.
3) La nourriture à donner aux vers : déchets végétaux de fruits et de légumes (sauf agrumes, ail et oignon), 25 % de matières carbonées (journal, carton, boite à œuf, rouleaux de papier toilette), un peu d coquilles d’œuf, de marc de café, de thé, de cheveux, d’ongles. Evitez les noyaux, des coquilles de fruits, les déchets d’origine animale, la rhubarbe.
4) L’endroit approprié : n’importe où chez vous, même dans la cuisine, à condition que la température soit constante, entre 15 et 25°. Vous pouvez le sortir l’été à l’ombre (pas plus de 35°) mais veillez à le garder humide.
L’endroit doit être calme. Les vers aiment la tranquillité, n’oubliez pas le couvercle. Si les vibrations sont trop fortes, ils pourraient croire qu’un oiseau veut les faire sortir de terre.
Halte aux idées reçues :
N’ayez pas peur, les vers resteront sagement dans leur composteur, ils n’aiment pas la lumière et ils ne seront jamais trop nombreux car ils régulent eux-mêmes le nombre d’individus nécessaires.
Le compost ne sent pas, s’il est bien fait. Il a une légère odeur d’humus. S’il sent, c’est qu’il y a trop d’azote (dû aux fruits, par exemple). Dans ce cas-là, arrêtez d’y mettre des déchets, remuez et attendez que l’odeur disparaisse pour re-nourrir vos vers.
Votre compost peut attirer de petites mouches quand il fait chaud. Mettez un couvercle ou évitez que l’humidité soit trop forte. S’il y a des asticots, enlevez-les.
Voilà, votre composteur maison est prêt ! Vous aurez à attendre trois à six mois pour avoir votre premier compost. Ce dernier pourra être utilisé pour nourrir vos plantes, pour le rempotage, à condition de le mélanger avec de la terre.
Avec ce compost maison, vous avez économisé dans les alentours de 100 à 150 euros !