« Des fois… je me demande si je me sens bien dans cette histoire parce que j’y ai le beau rôle… Ce n’est pas moi qui suis HIV… Moi je soutiens, je supporte? Je suis obligé de voir les choses positivement… pour contrebalancer [...] Mais la maladie ? Quel rôle joue la maladie dans notre amour ? »
A l'instar de Craig Thompson, David B, Jung ou encore Marjane Satrapi, Frederik Peeters raconte un pan de son Histoire. Une femme, son fils, le virus et lui au milieu du triangle Si les traits sont simplement esquissés, le graphisme m'a parfois dérangé en rendant les visages crus et rugueux. Rester sur cette impression m'a presque fait oublier qu'il s'agit de la vision d'un homme que nous découvrons au fil des pages.
Un homme qui décortique, analyse en graduant ses questions. Un dessinateur qui s'attaque à un ambitieux sujet en évitant tous les écueils. Sensible et fragile. Sans miel et sans sucre. J'ai été abasourdie devant sa capacité d'introspection. Profond, d'une grande sincérité, Pilules bleues est une preuve d'amour, une belle histoire dont on aimerait avoir régulièrement des nouvelles positives.
En refermant l'album, la couverture ainsi que les visages presque squelettiques prennent tout leur sens. Malgré le spectre de la mort permanent, les protagonistes possèdent tous cette incroyable capacité à se dépasser, à prendre des risques dont le plus grand, celui d'aimer et de s'exposer à la perte. Une grande leçon.
Leur avis...
Un coup de cœur pour Mo
C'est Ys qui le dit : « Frederik Peeters va droit au cœur de l'émotion »
Inoubliable pour Cathe
Suisse (cocorico, meuuuuh !)