Le titre de l’album est plutôt intriguant. D’où vient-il ?
J’ai voulu qu’un titre me tombe sur la tête au moment de l’album et il m’est tombé dessus. C’est Fernand, un ami pêcheur qui m’a envoyé par sms à 6h du matin « Je suis heureux et la vie est une truite arc-en-ciel qui nage dans mon coeur ». Je lui ai répondu qu’il avait trouvé le titre de mon album. Ca n’a pas fait l’unanimité et ça ne la fait pas encore mais je suis très fier de ce titre. Et plus on me disait que c’était n’importe quoi, plus j’avais envie de le mettre. C’est un titre de p’tit con en fait.
Racontez-nous la genèse de cet album et ce qui vous a inspiré.
Après ma dernière tournée, je tournais en rond chez moi et j’ai écouté les disques que j’ai depuis toujours, beaucoup de rock, de punk, de pop. Je voulais un album qui ressemble à tout ce que j’écoute et à tout ce qui m’a donné envie de faire de la musique. C’est un peu un album de reconnaissance envers tous les gens qui ont ouvert et tracé des routes.
Il ne porte pas n’importe quelle griffe puisque vous avez fait appel à Geoffrey Burton (Iggy Pop, Alain Bashung, Jacques Higelin)...
Oui j’ai demandé à Geoffrey de venir m’aider à le réaliser parce qu’il a un jeu instinctif, sans calculs, sans préméditations, tout est sur le moment. Sur « Je sais ta vie », pendant le solo de Geoffrey, sa corde est sortie du manche. Il a quand même continué à jouer donc ça a fait des bruits bizarres. A la fin il m’a dit « surtout on ne touche à rien, on garde tout ça ». Et j’ai adoré cette attitude-là. Donc c’est un petit peu un album jouissif et ludique mais pour faire ça, il faut vraiment connaître les musiciens et les aimer très fort. Et c’est le cas.
Vous avez parlé d’un « album de reconnaissance ». Est-ce que des groupes bordelais y ont une place ? Que vous évoque la scène bordelaise ?
Le respect total d’abord. Lorsque j’ai commencé à écouter du rock, je voyais que tous les groupes (Noir Désir, Gamine etc.) venaient de Bordeaux, c’était incroyable. D’ailleurs je me souviendrai toujours de la première fois où je suis venu jouer à Bordeaux avec mon groupe, les Tom Scarlett, c’était au Jimmy et il n’y avait personne. Mais j’étais quand même super content parce que j’étais venu dans l’antre du rock. Plus récemment, Bordeaux ça m’évoque la rencontre avec The Hyènes et le festival des Terres Neuves en 2009. Je suis très fier d’avoir fait une tournée avec eux.
Vous avez évoqué Noir Désir, qu’avez-vous pensé de leur séparation ?
J’ai de la tristesse parce que c’est une histoire qui se termine et que je fais partie de la génération qui a eu aussi envie de faire de la musique grâce à eux. Et puis j’ai beaucoup de respect et je crois qu’il faut les laisser tranquilles. Mais il y a une lueur d’espoir. Les Beatles, eux, quoiqu’il arrive, ne pourront pas se reformer mais Noir Désir après tout c’est toujours possible.
Avez-vous déjà d’autres projets pour la suite ?
Je suis à fond dans la tournée mais oui il y a toujours des projets. Par exemple Daniel Tosi, compositeur classique et chef d’orchestre, m’a proposé une cantate avec les chanteurs classiques d’opéra. Et puis en 2012 je vais faire un petit peu de cinéma aussi. En 2009 j’ai tourné dans un film et j’ai reçu le Gérard du plus mauvais acteur. J’ai effectivement été très mauvais mais je me suis marré donc j’ai envie de le refaire !•