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Lors de deux précédents articles sur l’immigration, je voulais également évoquer le rôle des médias rarement indépendants sur ces sujets. Car justement, leur indépendance n'est plus à démontrer ! Martin Bouygues, parrain du p'tit Louis, Jean-Pierre Elkabbach toujours prêt à dégainer un tube de Baranne de sa poche et Rémy Pflimlin nommé par l’agité à talonnettes.Et les accointances avec les financiers sont telles que lorsqu’un valeureux journaliste veut juste faire son métier, la sanction est immédiate en suppression de pages de publicité qui tue plus vite un journal que ne met de temps une ministre à démissionner ! Une actualité récente me permet d’en parler plus facilement. La mort d'Annie Girardot. Grande actrice avec de très grands films au début de sa carrière suivis de films plutôt moyens mais où sa présence suffisait à garantir de grands succès populaires. Malheureusement atteinte à la fin de sa vie d'une maladie sournoise et dévastatrice, celle d'Alzheimer.
Le cœur des pleureuses se fait entendre comme à son habitude ainsi que le rappel de sa carrière et de ses 120 films. On se dit bêtement, qu'une énième rediffusion d’un de ses films va avoir lieu pour commémorer la mort d'un « monstre » du cinéma français. Remarquez les guillemets, car ce terme a été utilisé dans presque tous les journaux télévisés de la semaine précédente. Et paf !! Rien de tout cela ! Pas l’ombre de la queue d’un film même d'un navet ! Rien ! Que dalle ! Wallou ! Pas une seule chaîne n'a procédé à l'inévitable déprogrammation pour passer un film de feu l'artiste ! Venant des chaines privées, on a l’habitude. Mais pour les hommages aux artistes disparus, on avait l’habitude de zapper sur une chaîne du service public dès le soir de l’annonce de leur mort. Même une énième rediffusion d’un film était appréciée des téléspectateurs. Rien ! Que dalle !...
Au lieu de cela, reportages, documentaires et gros plans sur l'artiste diminuée et sa maladie dégénérative qui a fait d'elle un légume avant l'heure «malgré sa terrible résistance face à un destin sans scrupule !» Qu'est-ce à dire ? Ah, « bon dieu, mais c'est bien sûr », comme disait Raymond Souplex dans les Cinq Dernières Minutes !
Que nous a dit l'actuel président qui veut essayer de se faire réélire en 2012 ? Qu'il allait s'occuper de notre vieillesse. Celle qui nous fait peur, puisque l'on va vivre soi-disant plus longtemps, mais pas forcément en bonne santé ! Et pour cela, non pas créer une cinquième branche de la sécurité sociale, seuls les naïfs peuvent encore y croire, mais bien en rendant obligatoire une assurance privée ! Or donc, quoi de mieux qu'une actrice célèbre et ravagée par la maladie pour bien faire peur aux imbéciles qui ne se sentiraient pas concernés par cette inévitable vieillesse ravageuse. Plutôt que montrer la défunte dans toute sa splendeur d'actrice, mieux vaut la montrer dans la déchéance d'une maladie incurable. De quoi bien marquer les esprits !
Après cela, si vous n'êtes pas convaincu de votre inévitable déchéance dans une solitude désolante que vos enfants ne pourront soulager vu qu'ils pointeront à Paul Emploi (je préfère écrire Paul que Pôle), il est évident que vous signerez des deux mains une assurance privée, comme Malakoff-Médéric présidée par Guillaume, grand frère de l’agité, qui vous dépouillera de vos derniers deniers avant le cul de basse fosse, car, comme de bien entendu, d'ici là le dernier krach boursier vous aura privé de cette soi-disante protection ! Ah, décidément, il est trop fort ce Sarko. Et Pflimlin est bien obligeant, quand même !!
Alain Lefeez