Information publiée le lundi 7 mars 2011 parAlexandre Gefen(source :gérard laniez)
André Pieyre de Mandiargues, Francis Ponge
Lettres familières- 1950-1980
Édition établie, annotée et présentée par Gérard Farasse
La Rochelle: Editions Himeros, 2011, 128 p.
Cette édition de la correspondance inédite de Francis Ponge et d'André Pieyre de Mandiargues réunit une cinquantaine de lettres, billets ou cartes postales qui s'échelonnent du 27 février 1950 au 29 mars 1980, et témoignent d'une amitié qui ne se démentira pas. Une dizaine de ces lettres datent de 1956, moment important dans la reconnaissance de l'auteur duParti pris des chosespuisque c'est l'année où LaNouvelle Revue françaisepublie son numéro d'Hommage à Francis Ponge, auquel participe André Pieyre de Mandiargues. À ces lettres, s'ajoutent une étude de ce dernier restée inédite sur Ponge (« Le lion, par exemple… ») ainsi que des documents sur les diverses expositions de Bona, femme d'André Pieyre de Mandiargues, à laquelle Ponge a consacré des pages élogieuses à l'occasion de sa première exposition personnelle à la galerie Berggruen (texte recueilli dansL'Atelier contemporain).
On se dira sans doute que les oeuvres de ces deux hommes sont bien éloignées, l'un demeurant dans le voisinage du surréalisme et pratiquant le récit, l'autre préoccupé par le langage et s'efforçant de définir et de décrire les choses au plus près ; l'un s'employant à déployer un univers fantasmatique dans lequel l'érotisme occupe un foyer rayonnant, l'autre persuadé qu'il n'est possible de transformer l'esprit humain – et partant la société – qu'en l'obligeant à rendre compte du réel, de préférence le plus quelconque. Rien de plus vrai. Mais, précisément, tout l'intérêt de cette correspondance réside en ceci que les deux hommes qui échangent sont bien différents, encore que cette correspondance nous révèle entre eux des affinités littéraires jusqu'ici restées insoupçonnées.
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