Percival Everett : L’Amérique en noir et blanc
09/03/2011
Percival Everett publie son sixième livre traduit en français,Pas Sidney Poitier, un roman initiatique racontant les turpitudes d’un Noir dans une Amérique raciste et de mauvaise foi.
Percival Everett, professeur de littérature et de philosophie en Californie, est l’auteur d’une vingtaine de livres. Il a touché à tout : poésie, nouvelles, essais. Le public français, qui l’a découvert sur le tard, ne connaît cependant que le quart de cette œuvre polymorphe : des romans drôles, loufoques, baroques, fenêtres sur une Amérique immense, raciste, percluse de contradictions. DansEffacement, Percival Everett racontait les affres d’un écrivain noir en proie aux clichés sur les auteurs « de couleur ». DansBlessés, il livrait un western, où ses héros avaient l’audace d’être noirs et homosexuels.
On retrouve un Percival Everett politiquement incorrect, absurde, et ironique dansPas Sidney Poitier. Le livre s’ouvre sur une blague : la gestation du héros, qui dura vingt-quatre mois. On ne saura pas bien si cette naissance légendaire est due à une grossesse nerveuse ou à une sorte de miracle hystérique. Et comme si cette bizarrerie ne suffisait pas, le héros est affligé d’un prénom impossible : « Pas Sidney », rendu encore plus impossible par son patronyme : « Poitier ». Le pire, c’est qu’en grandissant, Pas Sidney se met à ressembler de plus en plus à l’acteur deDevine qui vient dîner ?
De quoi semer la confusion…
La mère de Pas Sidney est une femme extraordinaire, qui a gagné une fortune en achetant des actions au magnat des médias : Ted Turner. Avant de mourir, elle lègue donc à son petit garçon de quoi vivre largement, et de solides préceptes éducatifs. Elle l’a toujours mis en garde contre l’idiotie, l’hypocrisie, la cruauté du monde. Pas Sydney va en faire les frais.
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