Lors de l'annonce de l'iPad, en janvier 2010, nombreux sont ceux qui n'ont vu en cet ovni tactile qu'un hybride improbable de smartphone, de netbook et de livre électronique. Les premières critiques de la presse furent globalement bonnes mais laissaient entrevoir de sérieux doutes quant aux capacités de la tablette à remplacer un ordinateur nomade, surtout pour un usage professionnel. L'avenir de l'iPad reposait, selon la presse informatique, dans sa capacité à se rapprocher d'un "vrai" ordinateur, en comblant à court terme les lacunes évidentes de cette première mouture : l'absence de multitâche, notamment, et le manque de souplesse et de flexibilité dans le partage de fichiers et la communication.
Après plus d'un an et quelques quinze millions d'iPad vendus, à l'heure du lancement de la deuxième génération, la tablette marquée de la pomme semble avoir gagné plus qu'un pari audacieux : elle a jeté les bases d'une nouvelle ère, révolutionnant tant notre façon d'utiliser l'outil informatique que la place que nous lui réservons au quotidien. L'iPad et, à travers lui, son système d'exploitation iOS, ne se rapprochera certainement jamais d'un ordinateur "classique". Plus encore : il devient de plus en plus évident que c'est l'ordinateur qui va bénéficier d'une "iPadisation" profonde et durable, tant dans la forme (pavé tactile, multi-gestuelle, etc.) que dans le fond (architecture de l'OS, gestion des fichiers, applications vendues en ligne, etc.)
L'illustration la plus flagrante de cette orientation nous est donnée par Apple sur la page de présentation de la prochaine version de MacOS X, disponible l'été prochain sous le nom de Lion. Outre le titre on ne peut plus évocateur : "La puissance de MacOS X associée à la magie de l'iPad", la tablette tactile n'est pas moins citée que neuf fois !
Et pour cause : "les idées qui ont donné naissance à l'iPad ont été reprises pour être intégrées au Mac" (dixit Apple). Ainsi, nous promet-on, les applications préalablement téléchargées depuis l'équivalent de l'App Store (le Mac App Store) seront accessibles directement sur le bureau, à la façon de l'iPad et s'ouvriront bien évidemment en plein écran comme sur notre tablette préférée. Tout cela devrait être "facile et intuitif", grâce aux gestes multitouch hérités encore une fois de l'iPad. Même la fonction serveur de Lion n'est pas en reste en assurant aux heureux possesseurs de l'iPad le partage de fichiers sans fil, notamment des documents professionnels de la suite bureautique d'Apple. Elle n'est pas belle, la vie ?Fort de son expérience et de sa connaissance de l'univers Apple, Bernard Le Du, rédacteur en chef de la revue "Vous et Votre Mac" pousse un peu plus loin la prospective sur ce que peut être l'informatique de demain et est persuadé que Mac OS X n'a pas été affublé du nom de Lion, roi des animaux, sans raison. Cette version de Mac OS X est probablement la dernière et "son successeur ne sera pas affublé d'un autre nom de félin", écrit-il. Toujours selon lui, "nous sommes arrivés après 25 ans au bout du bout de l'environnement qu'Apple inventa avec le Lisa puis le Macintosh.[...] et Apple proposera une toute nouvelle expérience utilisateur ; une autre révolution dont l'iPad n'est que l'avant garde."
Monsieur Le Du prêche auprès des afficionados de l'iPad des convaincus : l'innovation que représente la tablette de Cupertino et son entrée en force dans les foyers par millions signe bel et bien l'an I d'une nouvelle approche, d'un nouvel usage et d'une place toute nouvelle de l'outil informatique...
Et vous, amis lecteurs, comment voyez-vous le futur de l'informatique ? Cette première année de la tablette tactile de Steve jobs est-elle le début d'une révolution ? Mieux encore, histoire de se projeter virtuellement dans une ou deux décennies : comment imaginez-vous le futur iMachinchose que vous aurez peut-être dans les mains ?