Si son “promoteur”, Envac (société qui intervient également à Romainville), parvient à placer dans l’article son argumentaire rodé “L’énergie électrique consommée pour l’aspiration est de l’ordre de 60 kilowatts-heure par tonne de déchets, l’équivalent de celle qui est nécessaire pour un système de collecte traditionnelle par camion-benne” (Jonas Törnblom, directeur du marketing de la société), le journaliste, Pierre Lefèvre, “objecte” qu’au final la dépense énergétique est “deux à trois fois plus importante, si l’on tient compte du fait que l’électricité est une énergie finale qu’il faut bien produire” (cependant, “l’électricité qui alimente le quartier suédois est à 80% non fossile et n’émet donc par de CO2″, selon Envac).
Et si, pour le journaliste, “l’intérêt du système Envac est surtout de supprimer le bruit, la pollution locale des camions et les embouteillages liés au ramassage, et de libérer de l’espace urbain pour d’autres usages que le passage des camions-bennes“, il pointe aussi son coût : 2 000 euros par foyer raccordé !
Dans un encadré consacré à “La collecte des déchets par aspiration en France”, est bien évidemment évoqué le cas de Romainville :
“Deux communes limitrophes du département de Seine-Saint-Denis, Romainville et Les Lilas, ont profité d’un programme de rénovation urbaine pour relier 4 400 logements à un réseau de collecte pneumatique de déchets. Le système devrait être mis en service pour la fin du premier trimestre 2011 pour la partie Romainville.
La facture de 13 millions d’euros n’est supportée que partiellement par les deux villes, l’opération étant subventionnée à 30% par l’Europe, l’État, et la Région Ile-de-France.
“Le coût d’investissement entre 1 800 et 3 500 euros par logement doit être considéré dans la globalité du projet, explique Jean-Christophe Delalande, responsable de la direction des collectivités chez Veolia Proprété (NDR : Envac s’est associé à cette société pour partir à la conquête de l’Hexagone). Il faut notamment tenir compte des économies sur les charges afférant à la précollecte, réalisée le plus souvent par les gardiens d’immeuble”. 80 euros par an et par logement à Romainville.
“Ce n’est pas la solution miracle, tempère Sylvain Gumuchian du bureau d’études Inddigo qui a conseillé la mairie de Romainville, mais elle se révèle parfois très pertinente. Il faut faire des études au cas par cas sachant que le système peut consommer jusqu’à 100 kilowatts-heure par tonne de déchets selon son mode d’exploitation et qu’il exige un investissement important. Mais dans le cadre d’opérations nouvelles, ce dernier peut être facilement répercuté sur le prix des logements avec un surcoût minimal. Son atout principal est d’apporter une amélioration au cadre de vie”.”
Les riverains de la centrale d’aspiration romainvilloise, collée aux habitations, partageront-ils la même conclusion ?