A Skolkovo, à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Moscou, les autorités russes prévoient de construire d’ici 2015 une ville entièrement dédiée à l’innovation, sur plus de deux millions de kilomètres carrés, regroupant universités, instituts de recherche, entreprises, et commerces. C’est en effet, grâce aux bénéfices de sa croissance économique de ces dernières années, issus essentiellement de l’exportation de matières premières, que la Russie tente de favoriser les nouvelles technologies afin de rattraper son retard enregistré dans ce domaine.
Innograd, pôle de compétitivité de 2 millions de mètres carrés devrait voir ses premières pierres posées en 2011. Qualifiée de future « Silicon Valley russe », Innograd se donne pour objectif de développer des projets innovants dans cinq domaines : l’énergie (énergies renouvelables), les technologies de l’information, les biotechnologies, l’aéronautique (télécommunications et systèmes de navigation) et le nucléaire. Autant de secteurs qui redoreront le blason scientifique de la Russie dans le monde.
C’est AREP, filiale de la SNCF qui a remporté le 25 février dernier, l’appel d’offres pour la conception de cette ville. Un accord de coopération a été signé par Alstom qui participera à la construction des principales infrastructures de Skolkovo et apportera son expertise en R&D au sein des activités créées dans la « Silicon Valley » russe. Enfin, EADS construira un centre de recherche spécialisé dans les technologies aéronautiques et spatiales, incluant les télécommunications, la navigation, les technologies éco-énergétiques et les technologies de l’information.
AREP propose donc une organisation générale autour de cinq “villages urbains” qui regrouperont des fonctions nucléaires, d’énergies, de technologies biomédicales, de technologies de l’espace aérien et de technologies de l’information.
Au sein de chaque village, la vie s’organisera sous la forme d’espaces publics, de regroupements résidentiels, de commerces, d’entreprises, de pôles d’enseignement, de centres de culture et de loisirs, d’espaces verts et de voiries diverses. Le tout sera agencé autour d’un centre-ville et d’un réseau de transports collectifs. La dimension écologique sera également intégrée au projet à travers la récupération de chaleur produite par les activités économiques et domestiques.
Des groupes étrangers ont déjà montré leur intérêt pour Innograd : Microsoft, Cisco, Boeing, Siemens. Des négociations sont en cours avec Novartis, Google, Johnson&Johnson, Kodak, John Deer ou encore Dow Chemicals.
La mise en œuvre de ce projet a été confiée à la Fondation Skolkovo et dont la présidence a été confiée au milliardaire Viktor Vekselberg. Le budget de déploiement du projet jusqu’en 2013 s’élève à 750 millions d’euros, dont 256 millions d’euros seront utilisés en 2011 : 220 millions d’euros serviront au fond de soutien pour les start-up désirant s’implanter sur place et 36 millions aux infrastructures.
Reste à savoir si Skolkovo saura attirer de manière des chercheurs mondiaux car le projet inspire encore quelques réserves. En effet, face à l’importance de ce projet tant sur le plan urbanistique que dans ses ambitions économiques, fiscales et politiques, certains spécialistes ne cachent pas leur scepticisme et rappelent les échecs accumulés par l’Etat russe dans le passé autour de projets de ce type.
Pourtant pour M. Tchoubaïs, patron de l’électricité russe : “La Russie compte de nombreux technoparcs, zones techniques et incubateurs, mais on n’y trouvera pas ce qui peut aider le pays à progresser vers la modernisation et l’économie d’innovation, ni à acquérir une nouvelle qualité. Or, le centre de Skolkovo saura le faire”.
Affaire à suivre…
Source : http://www.blog-habitat-durable.com; http://www.lemoci.com
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Développement Durable • Innovation • levier économique • nouvelles technologies • Pôle de compétitivité • recherche