Au Vatican, le chef de l'Église catholique dans le deuxième volume de son livre "Jésus à Nazareth", à paraître le 10 mars 2011, exclut enfin la responsabilité des Juifs dans la mort de Jésus.
Le pape Benoît XVI souligne en effet qu'il n'y a "aucun fondement biblique ou théologique" à l'accusation qui a justifié la persécution des Juifs depuis 2 000 ans.
Il y écrit au sujet de la condamnation et de l'exécution de Jésus, "Mais posons-nous avant tout cette question : qui étaient précisément les accusateurs? Qui a insisté pour que Jésus soit condamné à mort? Dans les réponses des Évangiles, il y a des différences sur lesquelles nous devons réfléchir. Selon Jean, ce sont simplement les "Juifs". Mais cette expression chez Jean - comme le lecteur moderne serait tenté de l’interpréter - n’indique en aucune manière le peuple d’Israël comme tel, et elle a encore moins un caractère "raciste"".
Le peuple juif a été traité de "déicide" depuis 2 000 ans par les catholiques.
Le concile Vatican II (1962-1965) avait exonéré le peuple juif de toute responsabilité dans la crucifixion de Jésus, mais de nombreux catholiques notamment traditionnalistes continuent d'être antisémites.
Le rabbin David Rosen, directeur des affaires interreligieuses au Comité juif américain (AJC) et figure du dialogue entre le Vatican et les Juifs a rappelé en effet que le Vatican a publié son document le plus important sur le sujet en 1965, la déclaration "Nostra Aetate", qui a révolutionné les relations de l'Église catholique avec le Judaïsme en affirmant qu'on ne pouvait attribuer collectivement la mort de Jésus aux Juifs, à l'époque comme aujourd'hui.
Pour le rabbin David Rosen, le livre de Benoît XVI pourrait avoir un effet plus grand et durable car les fidèles n'ont pas forcément le réflexe de se référer à de vieux documents de l'Église.
Pour lui, le pape fournit un "outil pédagogique".
Elan Steinberg, vice-président du Rassemblement américain des survivants de l'Holocauste et de leurs descendants a quant à lui déclaré que cette "répudiation théologique de l'accusation de déicide non seulement confirme les enseignements de Vatican II, qui a formellement rejeté la culpabilité collective des Juifs, mais l'inscrit pour une nouvelle génération de catholiques".
Binyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien a envoyé le 3 mars 2011 une lettre au pape Benoît XVI où il dit "Je vous félicite pour avoir rejeté avec force, dans votre nouveau livre, la fausse accusation qui a servi de base à la haine du peuple juif pendant des siècles. J’ai l’espoir fervent que votre position claire et votre courage renforceront les relations entre Juifs et Chrétiens à travers le monde et permettront de promouvoir la paix et la réconciliation pour les générations à venir".
La position réaffirmée par la pape Benoît XVI va loin puisqu'elle remet en cause d'innombrables écrits de saints théologiens et de papes catholiques.
Les Juifs n'ont pas besoin de tuer Jésus ou les autres prophètes, comme certains le prétendent.
Le peuple juif est le peuple élu par D.ieu, et il essaie d'être digne de ce choix, en s'efforçant d'être utile pour l'humanité dans tous les domaines.
Vouloir tuer Jésus est totalement étranger à la Tradition juive.
Ce sont les Romains qui dominaient la région et qui ont tué Jésus parce qu'il dérangeait leur statut, leur religion et leur souveraineté, avec ses idées et agissements.
Les Romains condamneront Jésus pour troubles à l'ordre public, pensant qu'il voulait soulever le peuple.
Le procurateur Ponce Pilate le fit arrêter et l'interrogea, puis le fit condamner, car en refusant de répondre à l'interrogatoire romain, Jésus avait défié le pouvoir de l'empereur.
L’historien romain Tacite raconte que c'est bien Ponce Pilate qui condamna Jésus un vendredi, veille du Shabbat et de la Pâque juive, durant le 14 ou le 15 du mois de Nissan (mars-avril).
Difficile de dire pourquoi depuis
2 000 ans la Chrétienté a accusé le peuple juif d'avoir tué Jésus.
C'est sans doute pour imposer la nouvelle religion dont les Chrétiens disent que c'est le juif Jésus qui l'a créée.
Ensuite tout a été tenté pour "punir" le peuple juif avec les autodafés, les conversions de forces, les expulsions, le regroupement en ghetto, les pogroms, les assassinats, la déportation et la systématisation du crime, puis le crime contre l’humanité.
Et le monde accuse encore les Juifs de tous les complots.
Espérons que la position du pape Benoît XVI fera changer les mentalités et reculer la haine contre le peuple élu de D.ieu.
Pour aller plus loin, souhaitons que le pape supprime définitivement de la liturgie catholique la prière du "Vendredi saint" pour la conversion des Juifs.
Seigneur, merci pour le respect et la fraternité.