Fragment de la météorite d'Allende
Deux célèbres météorites font la « Une » de l’actualité astronomique ces jours-ci : la météorite d’Allende et celles dites d’Orgueil dont la découverte de bactéries fossiles par un chercheur de la NASA est controversée.
En étudiant des échantillons (de la taille d’un petit pois) de la météorite d’Allende (la plus grande chondrite carbonée connue), l’équipe de chercheurs en « astromatériaux » de la NASA emmenée par Justin Simon, a remarqué la présence d’inclusions riches en aluminium et calcium. En sondant les variations des isotopes de l’Oxygène dans le noyau de ces grains, les scientifiques ont pu déterminé que la météorite s’est constituée il y a 4,57 milliards d’années à proximité du proto-Soleil. Dans cet environnement très tourmenté, l’agrégat de matière a ensuite migrer dans des régions plus reculées et plus froides de la nébuleuse primitive. Du moins, la diminution de l’Oxygène-16 depuis le noyau suggère ce scénario.
La météorite d’Allende est un précieux morceau du puzzle qui raconte la longue histoire de nos origines.
Nombreux sont ces « gravats » agrégés des poussières du proto-système solaire. Dispersés dans notre proche cosmos, ces millions de météorites égarées depuis les temps immémoriaux s’échouent, parfois, sur les rares îlots de roches ou de gaz que sont les planètes qui gravitent autour du Soleil. Recueillir ces fragments des origines permet aux astronomes de mieux connaître les conditions de la formation du Soleil, de ses planètes compagnes et aussi celles l’apparition de la vie sur la Terre …
S'agit-il de fossiles de bactéries qu'aurait découvert l'exobiologiste Richard Hoover sur la météorite d'Orgueil ?
Voilà qui nous conduit à la météorite d’Orgueil. Cette dernière occupe le devant de la scène de l’actualité depuis quelques jours suite à la publication d’un article, pourtant très controversé, de Richard Hoover dans le Journal Of Cosmology sur la découverte de bactéries fossiles sur la météorite.
Richard Hoover, chercheur en exobiologie à la NASA, assure avoir mis en évidence les fossiles de bactéries dans la célèbre météorite d’Orgueil. Selon lui, cette forme de vie n’est pas d’origine terrestre. Elle pourrait s’être former dans cette roche interplanétaire. Pour le moment, aucun scientifique n’a soutenu cette hypothèse. Quant à la NASA, où travaille Hoover, elle est très réservée et préfère prendre des distances.
Cette histoire n’est pas sans rappeler l’épisode de la météorite martienne ALH84001, en 1996, qui défraya la chronique lorsque la NASA clama y avoir découvert la présence de bactéries fossiles. Elles seraient nées sur Mars puis enlevées de leur milieu d’origine pour naufrager quelques millions d’années plus tard, sur Terre … Cette hypothèse est aujourd’hui balayée.
Malgré la grande séduction de l’affaire, théorie que la vie ne serait pas apparue sur Terre mais dans l’espace (panspermie), les scientifiques, biologistes, bio-chimistes, cosmo-chimistes (…) demeurent très méfiants. La contamination des météorites par des bactéries terrestres est toujours possible, il faut donc s’assurer que ces structures microscopiques n’ont pas une origine terrestre.
Reste à patienter le dénouement de cette histoire. L’étude des fragments par ses pairs apportera des éclaircissements pour ensuite conclure à la possibilité – ou non – de l’existence de germes de vie à l’intérieur de ces roches extra-terrestres voyageant dans le cosmos.