Les fans de musique africaine peuvent s’estimer servis. Le continent
africain sera dignement représenté au prochain Mawazine dont les
festivités se dérouleront du 20 au 28 mai prochain à Rabat. A trois mois
de ce grand rendez-vous musical d’envergure internationale, les
organisateurs ont dévoilé la riche et très variée liste des artistes
africains devant se produire lors de cette magnifique manifestation.
Femi
Kuti, Salif Keita, Staff Benda Bilili, Tiken Jah Fakoly, Calypso Rose,
Trinidad & Tobago, Mory Kante, Papa Wemba sont les invités de la
dixième édition du Festival Mawazine-Rythmes du Monde. Un véritable
périple au cœur du continent qui promet d’excellents moments de bonheur
et de joie. Tant il est vrai que ce «voyage au cœur de l’Afrique
s’étendra du Mali au Sénégal, en passant par la Côte d’Ivoire, la
République démocratique du Congo, le Nigeria pour s’échoir dans un pays
si lointain mais si proche vu les racines communes : la Jamaïque
(représenté par Ernest Ranglin)», soulignent les organisateurs.
Neuf
jours durant, ces grands noms de la scène musicale africaine se
donneront la réplique sur la grande scène Bouregreg devant un public qui
en aura sûrement pour son compte.
Ce périple musical commencera
par la prestation de Femi Kuti, le vendredi 20 mai. Fils de l’illustre
Fela Anikulapo-Kuti, le créateur de l’afrobeat, le chanteur nigérian
proposera un cocktail explosif de jazz, de funk et de musique africaine
traditionnelle. Comme son père, Femi utilise sa musique pour dénoncer
les injustices avec le groupe “The Positive Force” qu’il a créé avec
Dele Sosimi.
Le lendemain, samedi 21, le public aura rendez-vous
avec l’immense Salif Keita. Le chanteur et compositeur pionnier
d’origine malienne compte parmi les grandes stars de la musique
africaine à avoir su repousser avec habileté les nombreuses frontières
musicales. Il «a été de toutes les avant-gardes musicales au gré de ses
exploits vocaux avec le Rail Band et les Ambassadeurs, deux des plus
grands orchestres du Mali des années 70, avant de devenir l’une des
grandes révélations de la world music naissante lors de ses débuts en
solo avec «Soro» en 1987».
Ernest Ranglin fera vibrer la scène
Bouregreg, dimanche 22 mai, à la joie des amoureux du reggae, un genre
musical très apprécié au Maroc et plus généralement en Afrique.
Ernest
Ranglin a appris la guitare en autodidacte. Avant d’intégrer le groupe
de Val Benett et plus tard celui d’Eric Deans, le plus réputé du pays.
Sa rencontre avec Blackwell en 1958 donne lieu à son premier disque.
Installé à Londres, où il obtient la médaille de “meilleur nouvel
artiste” décerné par le Melody Maker, le guitariste participe à
plusieurs enregistrements célèbres, dont ceux de Bob Marley. Avant de
retourner au jazz, ses premières amours, puis de revenir au reggae.
Considéré
comme l’un des artistes africains les plus populaires, Papa Wemba se
produira sur la scène du Bouregreg le 24 mai 2011. Homme solidaire et
bon “team player” durant sa longue carrière, Papa Wemba n’a pas hésité à
collaborer avec Peter Gabriel, Ray Lema, Manu Dibango, Youssou N’Dour,
Pepe Kalle, Alpha Blondy.
Le public retrouvera l’ambiance reggae,
mercredi 25 mai, avec, cette fois-ci, Tiken Jah Fakoly. Le chanteur de
reggae ivoirien joue une musique pour «éveiller les consciences». Les
paroles de ses chansons évoquent beaucoup d’injustices que subit la
population de son pays d’origine, mais aussi et surtout du peuple
africain.
Originaire de Kinshasa (RDC), l’orchestre Staff Benda
Bilili est composé de paraplégiques vivant dans la rue avec comme salle
de répétition le jardin zoologique de Kinshasa (Congo). Ses membres se
produiront le jeudi 26 mai.
Ambassadrice de la musique caribéenne,
Calypso Rose est une véritable légende vivante du Calypso et de le Soca
qui débute sa carrière de chanteuse à l’âge de 15 ans. Chanteuse de
Soul, de Gospel, de Blues et bien sûr de Calypso, elle a écrit plus de
800 chansons et enregistré plus de 20 albums. Et s’est produite dans le
monde entier. Calypso Rose est la seule artiste femme à avoir été
couronnée lors du fameux carnaval de Trinidad dès 1978, et à avoir
emporté cinq fois de suite le titre de “Calypso Queen“. Un rendez-vous à
ne pas manquer.
La fête africaine se poursuivra vendredi 27 mai
avec un habitué du Festival Mawazine où il a chanté à deux reprises.
C’est le roi du Mbalax Youssou N’Dour qui clôturera ce périple à travers
l’Afrique le vendredi 27 mai.
Chanteur engagé, Youssou N’Dour a
organisé en 1985 un concert pour la libération de Nelson Mandela au
Stade de l’Amitié de Dakar. Il a également organisé plusieurs concerts
au profit de l’organisation humanitaire Amnesty International.
Ambassadeur de bonne volonté de plusieurs organisations internationales.
Mory Kanté se produira pour le plus grand plaisir de ses fans le
28 mai en clôture du Festival. Héritier de la tradition des griots, les
“djéli” du Mandé, Mory Kante reçoit son premier enseignement musical
avant même sa naissance, le 29 mars 1950 à Albadaria en Guinée
forestière.
Repéré par Tidiane Koné, saxophoniste et chef
d’orchestre du Rail Band, Mory l’intègre comme guitariste et balafoniste
en 1971. Son chanteur d’alors s’appelle Salif Keïta. En 1973 quand
celui-ci rejoint le groupe rival des Ambassadeurs, Mory le remplace au
micro. Après avoir quitté le Rail Band, Mory Kanté s’installe à Abidjan
en 1978 où il développe ce qui va constituer la grande originalité de sa
musique, les recherches sur le son des instruments traditionnels
africains dont la cora qu’il ne quitte jamais. Plus tard, sort l’album
“Mory Kanté à Paris”, dans lequel figure le titre “Yéké Yéké” qui
connaîtra un succès mondial.