L'Australie, c'est un peu comme Arlette Laguilier ou le
Kiri : personne n'en a rien à foutre. L'éloignement géographique et le fait que leurs ancêtres soient une bande de bagnards et de prostituées dont le Royaume d'Angleterre ne pouvait plus supporter la vue doit sûrement intervenir quelque part dans l'équation (mais cela peut également être dû au fait qu'une des œuvres fondamentales de la littérature australienne soit un livre pour enfants nommé
The Magic Puddingou que leur cuisine parvienne à être plus immonde que celle des anglais).Quoi qu'il en soit, notre snobisme d'européens non-insulaires nous fait souvent oublier que l'Australie a engendré nombre de groupes fantastiques. Des
Easybeatsà
Nick Cave, en passant par
Radio Birdman,
The Saintsou
You Am I, la production musicale australe n'est pas aussi risible que l'on peut être prompt à le penser. Pendant qu'on se fout de leur faible nombre d'utilisateurs de téléphones portables et du fait que le pays exporte basiquement plus de cailloux qu'une quelconque autre marchandise, des groupes comme
AC/DCou les
Bee-Geesrigolent bien et de nouveaux venus sur le marché comme
Airbourne,
Wolfmotherou
Jetregardent vers l'Europe comme un prédateur regarderait une antilope esseulée.
Le pays ayant engendré un nombre conséquent de formations portant les cheveux longs et des pantalons exposant leurs attributs comme des Barbies dans une vitrine de Noël, il semble logique de conclure que l'Australie se fout des modes. A ce titre,C.W. Stonekingest sans doute la personne la plus australienne de son foutu pays. Quelque chose dans le climat doit faire que les jeunes mecs s'emparant d'une guitare souhaitent principalement imiter le son d'un troupeau de brontosaures en train de charger. Nostalgique d'une époque où porter le pantalon au niveau des côtes représentait le sommet de l'élégance, C.W. Stoneking se trouve donc à contre-courant de ce qui est vendeur en Australie (et à peu près partout sur le globe). C.W. Stoneking aime le swing, les planches à laver qui font de la musique, les vieilles guitares, le blues (”Jailhouse Blues” / “Early In The Mornin'“), la bossa nova (”The Love Me Or Die“) et les fanfares de la Nouvelle Orléans (”Brave Son Of America“).
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