Je sais bien qu’dans ta cage à lapins, t’as pu beaucoup d’air
Il fait froid, tes murs sont tes voisins, tes propriétaires
Au quarantième étage d’une planète gratte-ciel, immeuble universel
Construction de masse, y’avait plus la place pour notre espèce vorace
Je sais bien, on était trop d’humains, à pu savoir quoi en faire
Il faut bien loger le trop plein, élever la fourmillère
On s’parle derrière des écrans alors qu’on est des milliards
Bétonnés et consentants à l’affut d’un soleil noir
Ou est passé le temps des terres inexploitées, sauvages de liberté ?
Le temps des horizons se meurt dans le béton de nos villes en carton
Le temps se dilate dans l’espace restreint et resserré
Pour qu’il n’y ait plus de traces, effaçons notre passé.
Je sais bien, toi l’humain de demain, t’en a rien à faire
Des paysages d’un passé lointain dans ton bunker en verre.
Au quarantième étage de ta planète gratte-ciel, immeuble universel
Tu t’promèneras jamais à l’ombre d’une forêt ou sur une route paumée.
Au quarantième étage il fait toujours frais dans l’air aseptisé
Le temps des horizons se meurt dans le béton de nos villes en carton
Le temps se dilate dans l’espace restreint et resserré
Dans la noblesse des cimes, tu contemples le gris de l’abîme
Pas même un brin d’herbe à fumer ou un écho pour vous réveiller
Le bruit du vent dans les feuilles de l’été s’efface de notre passé.
Bibliographie:
- 1984 – Georges Orwell
-Ravages et La Tempête – René Barjavel