Donc en quête des saints Graal, je me suis préparé physiquement et mentalement à cette frénésie consumériste, nouvel eldorado de notre société va qui trop bien pour passer à coté des choses importantes.
Chaussures souples, déjeuner léger mais énergisant, itinéraire refait dans la tête, carte bleue à porté de main pour l’Affaire à saisir… bref toute la panoplie de l’athlète de très haut niveau, à en croire les médias, c’est comme çà qu’on doit faire et que j’ai fait… ça m’étonne qu’on ne vende pas encore du « coaching » pour optimiser ses soldes.
Ah j’ai oublié une chose importante, un bonne nuit est également cruciale surtout quand, comme moi, vous êtes à deux pas d’un hypermarché qui ouvre ses portes à 6h du mat pétante. Cette scène… où on ne dénombre pas encore de morts, ça devrait venir un jour… s’est transformée en une sorte de rite initiatique, point de passage obligé pour saisir le prix ultime d’une télévision plasma ou d’un lave linge 10.000 tours/minute.
Bien dans sa tête, bien dans son corps, la machine est prête pour dévorer les linéaires de pantalons, strings, pulls, dvd, ordinateur… les soldes ne sont que jouissance de l’âme, avec juste votre banquier, qu’en ce jour, vous aimeriez immoler parce qu’il est votre dernière entrave à la plénitude totale, à l’ultime nivarna matérialiste.
Ingratitude fasse aux agios que vous allez générer et que vous rembourserez grâce à un crédit à la consommation à 17% d’intérêts (TEG compris). Consomme pour être qu’ils nous disent, consomme ces biens vendus à vil prix, pour toi même exister, pour en être à défaut d’être.
Donc j’ai bien tenté de mettre en appétence ma fibre consumériste… ben ça n’a pas marché… pourtant j’ai bien essayé quelques fruits défendus (FNAC, FURET…) tous ces lieux synonymes de débauches extatiques pour mes oreilles… en vain… l’œil aiguisé, à scruter les bacs depuis de nombreuses années, n’a rien trouvé, en avait il envie… je ne sais pas… quelques uns de ces objets ont bien éveillé en moi une pointe de désir, de pulsion salvatrice… déception… déjà à la maison.
Non rien cette année… sécheresse désespérante d’une crue en sommeil… ma Visa est restée à sa place… agonisant dans un désert de biens marchands… l’année prochaine peut être.