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« Quand le crépuscule tombera sur la terre et sur la mer
Des roussettes voleront dans l’air du soir
La nuit venue je m’étendrai sous les étoiles
La grande Voie presque à portée de mes pieds
Et j’écouterai les longues annales de la houle
Tandis que des tortues sans âge se traîneront sur la plage. » (Equatoriales)
L’auteur :
Kenneth White naît à Glasgow en Ecosse juste avant la seconde guerre mondiale. Il fait ses études de lettres françaises et allemandes, de lettres latines ainsi que de philosophie à l'université de Glasgow. Grand lecteur, il se passionne pour Ovide, Rimbaud, Hölderlin, Nietzsche. Refonder radicalement notre culture, tel est, résumé d'une manière assez lapidaire, le dessein de poète, de théoricien de la « géopoétique », d'auteur de récits qu'est Kenneth White. Kenneth White, a écrit plus de trente livres en anglais et en français depuis Les Limbes incandescents (1976). Nous pouvons les classer en récits : Le rodeur des confins (Albin Michel 2006), poésie : Mahamudra, le grand geste (Mercure de France, 1979), Le passage extérieur (Mercure de France, édition bilingue, 2005) et Un monde ouvert : anthologie personnelle dans la prestigieuse collection Poésie/Gallimard en 2007. Enfin, il y a les essais, recherches, entretiens où l'on rencontre l'esprit nomade, Antonin Artaud ou Hokusaï. Kenneth White vient de faire paraître Les Affinités extrêmes (Albin Michel, 2009). (Source : France Culture)
Les thèmes :
- La nature,
- La géopoétique : "La géopoétique est une théorie-pratique transdisciplinaire applicable à tous les domaines de la vie et de la recherche, qui a pour but de rétablir et d’enrichir le rapport Homme-Terre depuis longtemps rompu, avec les conséquences que l’on sait sur les plans écologique, psychologique et intellectuel, développant ainsi de nouvelles perspectives existentielles dans un monde refondé."
« Je suis las de lieux
Où l’homme se donne en spectacle
J’ai assez vu le théâtre humain
Les gesticulations de ses pantins
Toutes leurs petites histoires
Ce qui m’intéresse à présent
Ce sont les champs silencieux
Qui s’étendent alentour
Les mouvements de la mer
Le ciel semé d’étoiles
Le rapport entre mon corps et l’univers
Entre les nébuleuses et mon cerveau. » (Le testament d’Ovide)
Ce que j’ai aimé :
- L'auteur chante le monde, la nature, les éléments et surtout les bords de mer, qu'ils soient écossais, bretons, canadiens... Il encense tous les lieux dans lequel la quintessence du monde prend vie. L'auteur cherche à se fondre dans les éléments pour ne plus faire qu'un avec le monde. Accéder à une compréhension intuitive.
« Fleurs jaunes
Qui dansent au vent
Un corbeau sur une branche
Qui croasse
Le ruisseau
Qui reflète le ciel
Dans ses rides gris-bleu
Plage blanche, varech
La démarche hautaine
Des huîtriers
Un crabe bleu qui tâtonne dans une flaque
Coquille luisante. » (La maison des marées)
« Entre une question et une question
Entre un silence et un silence
Le murmure de la rivière. » (La rivière qui traverse le temps)
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« Assuré
Que la visée vitale
De l’art
C’est de jeter à la ronde
Images
Témoignages
Preuves
D’une puissance de synthèse
Accordée à la vie
Et qui préserve la vie
Contre la solitude
Le morcellement
Les agressions froides
De l’espace et du temps. » (Le grand rivage, 11)
- Un chant mélodieux inoubliable qui nous enjoint à mieux observer ce qui nous entoure pour nous éloigner des contingences matérielles et, enfin, flirter avec le spirituel...
« Je suis las de lieux
Où l’homme se donne en spectacle
J’ai assez vu le théâtre humain
Les gesticulations de ses pantins
Toutes leurs petites histoires
Ce qui m’intéresse à présent
Ce sont les champs silencieux
Qui s’étendent alentour
Les mouvements de la mer
Le ciel semé d’étoiles
Le rapport entre mon corps et l’univers
Entre les nébuleuses et mon cerveau. » (Le testament d’Ovide)
« Par-delà ce tumulte
Qu’est vivre, aimer et mourir
Le ciel soudain s’éclaircit
Balayé par un grand vent blanc. » (Le mistral blanc)
- La dimension écologique n'est pas absente de ces pages :
"Colloque à la Hague :
"En 1900 l'Himalaya avait 10 000 glaciers
à présent 2000 de moins
au cours du dernier siècle et demi
la masse glaciaire des Alpes s'est réduite de moitié
les glaciers de l'Alaska
ont diminué de vingt pour cent ces cinquante dernières années."
ils disent que le planète se réchauffe
ils prévoient des tempêtes et des inondations
de nombreuses terres basses vont disparaître
assis en ce lieu
sur un promontoire rocheux de l'Europe
je regarde passer les nuages
et j'écoute la rumeur de la mer." (Deux lettres de montagne)
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Ce que j’ai moins aimé :
- Rien, je suis définitivement tombée en amour…
Premier poème :
« Marche matinale
C’était un froid un lent brouillard agglutiné
Autour du soleil, accroché
Au petit soleil blanc, la terre
Etait seule et délaissée et un grand oiseau
Jetait son cri rauque de la héronnière
Tandis que le garçon s’en allait sous les hêtres
Voyant les débris bleuâtres des coquillages
Et les moites amas de feuilles pourrissantes. »
Vous aimerez aussi :
http://www.kennethwhite.org/
Un monde ouvert, anthologie personnelle, Kenneth WHITE, Traductions de Marie-Claude White, Patrick Guyon, Philippe Jaworski et Pierre Leyris, Poésie gallimard, janvier 2007, 10 euros