Point ne m’a été besoin de chercher bien loin, quand bien même François Baroin eut-il prétendu avoir “des pistes” (L’Express du 7 mars 2011) qui le mèneraient jusqu’en Chine, ce qui au demeurant ne serait guère surprenant, le “Pire du Milieu” étant fort coutumier du fait, comme en témoignent les attaques contre Google menées l’an dernier.
Le principal coupable ne peut être néamoins et bien évidemment que Dominique Strauss-Kahn ! qui peut mieux que lui être intéressé par les documents élaborés par Bercy pour la préparation du G20 ? lors même qu’il est présidé par Nicolas Sarkozy, son grand rival putatif – non ce n’est pas une injure ! mais cela restera vrai tant que DSK ne se sera pas déclaré - pour l’élection présidentielle de 2012.
Or donc, Bercy a lâché ses limiers pour découvrir les auteurs de cette attaque sans précédent contre le système informatique du Ministère de l’Economie et des Finances et plus spécialement la direction du Trésor. 150 ordinateurs auraient été “visités” et de nombreux documents piratés par des hackers qui n’avaient rien d’amateurs juniors bidouillant dans leur chambre : «Ceux qui ont agi sont des professionnels déterminés et organisés. C’est la première attaque contre l’Etat français de cette ampleur et à cette échelle».
Ce serait risible si ce n’était si grave : les pouvoirs publics et principalement Bercy ne cessant de faire la leçons aux entreprises qui ne prendraient pas assez de précaution pour protéger leurs données informatiques. Nous voyons donc au sommet de l’Etat “l’IN-intelligence économique” dans toute sa splendeur. Dans les deux acceptions du terme, l’intelligence économique étant dans la novlang dont on nous abreuve rien d’autre que de l’espionnage.
Selon François Baroin, interrogé le 7 mars 2011 sur Europe 1 et qui ne pouvait que confirmer le piratage de Bercy , info du JDD publiée le même jour : gigantesque affaire d’espionnage à Bercy - à lire pour rendre conscience de l’ampleur des attaques tous azimuts contre les sites des ministères… entre décembre et ce week-end - «Il y a certainement des informations qui ont été obtenues (mais) ce qui est important c’est qu’on connaisse l’origine, qu’on définisse les modalités de cette attaque venue de l’extérieur probablement (…) Il y a des pistes, mais à ce stade, il est impossible de les confirmer (…) On a constaté qu’un certain nombre d’informations étaient redirigées vers des sites chinois. Mais cela ne veut pas dire grand-chose confie un haut fonctionnaire, sous couvert d’anonymat». Ben, voyons ! Comme si les Chinois n’étaient pas au premier chef concernés par le G20 et d’éventuelles régulations que ceux qui ambitionnent de devenir rien moins que les “maîtres du monde” refusent avec la dernière énergie…
Demandez-vous si Hitler – disposant de bien moins de moyens technologiques – n’aura pas fait espionner de la même façon les documents de travail émanant de la France ou de l’Angleterre avant la capitulation en rase campagne de 1938 à Munich.
Néanmoins, s’agissant de données concernant le G20 et plus que sûrement la conférence qui s’est tenue dernièrement à Paris, il est bien évident que la Chine était intéressée au premier degré par les “hypothèses de travail” élaborées par Bercy.
Sans nul doute mais pas seulement. Et c’est bien là que je peux vous dévoiler mon scoop : c’est Dominique Strauss-Kahn en personne – mais utilisant bien évidemment tous les contacts qu’il peut avoir, y compris en Chine - qui est derrière tout cette manipulation : sonder les intentions de son rival pour la présidentielle de 2012, c’est prendre un sacré avantage sur Sarkozy.
Il restera qu’il faut espérer que les “grandes chaussures à clous” du contre-espionnage français seront plus à la hauteur de l’armée de branquignols mise en œuvre par Carlos Ghosn pour dévoiler les cadres ou hauts-dirigeants de Renaul en matière d’espionnage industriel présumé en faveur de la Chine. Cela éclate aujourd’hui dans toute sa splendeur mais il suffisait de lire dans Marianne (N° 719 du 29 janv. au 7 fév. 2011) «Renault nid d’espions ? Un scénario flou, flou, flou» d’Eric Ploquin et d’y ajouter deux articles du Canard Enchaîné (2 fév. 2011), non moins bien documentés : «L’incroyable histoire du privé qui a “enquêté” sur Renault» et «Carlos Ghosn : Tous les espions sont permis».
La coupe étant d’autant plus pleine qu’au même moment le Landernau politico-barbouzesque bruissait des palinodies et autres mensonges s’agissant des hauts faits de gloire de la malencontreuse tentative d’appréhender les auteurs d’une prise d’otage au Niger par l’armée française : «Les secrets d’une libération ratée» (Marianne, même numéro) et le Canard Enchaîné (idem) «Otages au Niger : les experts se renvoient les balles»…
Il ne reste donc plus qu’à espérer qu’avec de tels branquignols pour conseil à l’Elysée, Nicolas Sarkozy ne reçoive en pleine tronche les scuds «amis» dirigés contre DSK J