Chabal, meilleur qu'Harinordoquy ?

Publié le 08 mars 2011 par Ansolo

La question est peut-être un peu abrupte, ou schématique, mais après tout elle peut légitimement être posée au vu de la composition de l'équipe qui débutera face à la squadra Azzura samedi dans le cadre du Tournoi des six nations.

On attendait, après sa performance un poil médiocre, que Sébastien Chabal soit repositionné là où il est le plus intéressant : sur le banc. Pour mieux en sortir en deuxième période et faire valoir sa puissance physique. Mais Marc Lièvremont en a décidé autrement. Le troisième ligne centre du Métro racing sera de nouveau titulaire samedi, entouré de Thierry Dusautoir et de Julien Bonnaire. Exit Imanol Harinordoquy, dont l'ensemble des observateurs attentifs des choses du rugby (et pas seulement de ce côté-ci du Channel) jugent comme l'un des meilleurs au poste de numéro 8.

On peut avancer que la blessure qui a tenu éloigné des terrains Sébastien Chabal jusqu'à une date récente peut justifier qu'il bénéficie d'une nouvelle chance après qu'il eut disputé un "Crunch" en étant un peu juste sur le plan de la condition physique. Mais le sportif préféré des Français peut-il vraiment apporter de nouvelles justifications de sa sélection à la faveur du prochain match ?

De deux choses l'une. Soit la rencontre à Rome ne présente pas d'enjeu eu égard au niveau actuel des Italiens, ce qui peut justifier de faire débuter Sébastien Chabal et Sylvain Marconnet (qui, lui, ne se fait aucune illusion sur son éventuelle titularisation aux fauteuils d'orchestre du XV de France en septembre prochain), auquel cas on ne tirera aucun enseignement de la prestation de "Sea Bass" et on aura perdu une occasion de faire jouer ensemble les titulaires en puissance pour la prochaine Coupe du monde. Soit Marc Lièvremont (avec ses collègues) estime que le match de samedi peut relancer une configuration alternative où le taulier du Racing deviendrait celui des bleus.

Dans cette hypothèse, et sauf à considérer que dans l'esprit du sélectionneur, Sébastien Chabal est meilleur au centre de la troisième ligne qu'Imanol Harinordoquy, on prendra acte d'un nouvel épisode dans la longue série des choix discutés, où le titulaire du poste n'est pas forcément le meilleur, individuellement parlant, choix qui nourrissent l'adage qu'une équipe n'est jamais égale à la somme des individualités qui la composent.

On refuse en effet de penser que Marc Lièvremont ait pu avoir en tête, au moment de constituer son équipe, d'autres considérations que l'efficacité de cette dernière...

Comme on pouvait également le penser, Morgan Parra subit un nouveau camouflet personnel en étant relégué sur le banc, les sélectionneurs lui préférant un Dimitri Yachvili plus saignant en club qu'en sélection. On mettra sur le même plan Yoann Huget, dont on aimerait qu'il soit aussi brillant en bleu marine qu'en bleu ciel. Avec Maxime Médard à l'arrière et Vicent Clerc sur l'autre aile, on peut légitimement penser que des occasions de briller ne manqueront pas pour nos attaquants.

A eux de les saisir, en n'oubliant pas de respecter cette équipe d'Italie qui n'a pas été si mauvaise que cela face au Pays de Galles il y a dix jours.

Le XV de départ : Médard ; Huget, Rougerie, Jauzion, Clerc ; (o) Trinh-Duc, (m) Yachvili ; Bonnaire, Chabal, Dusautoir (cap) ; Pierre, Nallet ; Mas, Servat, Marconnet

Remplaçants : Guirado, Ducalcon, Thion, Harinordoquy, Parra, Traille, Poitrenaud.