Les réunions publiques vont se multiplier tandis que les électeurs vont recevoir les professions de foi des candidats et que les communes vont installer les panneaux destinés à accueillir les
affiches électorales. Parallèlement, les listes de candidats vont être mises en ligne par le ministère de l'Intérieur, après vérification de l'éligibilité de chaque candidat. Ceux-ci avaient
entre le 12 et le 21 février pour s'inscrire en préfecture.
Ténors en campagne
Deux mille vingt-trois cantons renouvelés en 2004 et trois autres faisant l'objet d'une élection partielle sont concernés par ce scrutin. Une vingtaine de départements pourraient voir leur
majorité basculer. Dans ce contexte, les ténors de chaque parti sillonnent la France. François Hollande est lundi à Lyon pour soutenir un candidat PS. Le département du Rhône est actuellement
présidé par le garde des Sceaux Michel Mercier (UMP), qui bénéficie d'une majorité fragile. Si ce département, l'un des plus peuplés de France, passe à gauche, cette victoire aura une grande
valeur symbolique, un an avant la présidentielle. Martine Aubry, première secrétaire du PS, ira aussi à Lyon mercredi, ainsi qu'à Saint-Étienne, dans le département de la Loire, sur lequel les
socialistes forment de grands espoirs. Lundi, elle se rend à Lille, dans son fief, pour soutenir les candidats de son parti.
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, participe mercredi à un meeting à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, dont la gestion socialiste est critiquée non seulement à droite, mais
aussi par certains à gauche, en particulier par le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg. Marine Le Pen assistera à un meeting du Front national jeudi à Perpignan, où son compagnon Louis
Aliot est candidat dans le canton du Bas-Vernet, un quartier défavorisé.
Les yeux rivés sur la Corrèze
Actuellement, 58 départements sur 100 sont à gauche. Pour les partis politiques, ces élections seront la dernière occasion de compter leurs forces avant la présidentielle de 2012. Le président de
Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone (PS), veut en faire "l'acte I du processus qui doit amener (les socialistes) au moment de l'élection présidentielle". Côté majorité, on insiste sur le côté
local de ces élections. Le secrétaire national aux élections à l'UMP, Alain Marleix, considère qu'il ne devrait pas y avoir de grands changements, et "même de bonnes surprises à droite".
Dans une vingtaine de départements, les majorités sont fragiles, à moins de cinq sièges. Le PS espère l'emporter dans huit : Aveyron, Côte-d'Or, Hautes-Alpes, Jura, Loire, Pyrénées-Atlantiques,
Rhône et Vienne. La droite fonde ses espoirs sur les Pyrénées-Orientales, les Deux-Sèvres, la Somme, le Vaucluse, le Val-d'Oise et la Seine-et-Marne. Les yeux seront tournés vers la Corrèze,
dirigée, à un siège de majorité, par François Hollande. L'ancien numéro un du PS a fait du maintien à gauche de son département - ce dont les spécialistes ne doutent pas - le signal de sa
candidature à la primaire socialiste pour 2012.
Ce sera la dernière fois que les Français éliront leurs conseillers généraux puisqu'ils devraient être remplacés, à partir de 2014, par les conseillers territoriaux, qui siégeront aussi à la
région. À gauche comme à droite, on craint l'abstention, les cantonales n'étant pas couplées cette fois avec un autre scrutin plus mobilisateur.
Source : Le Point