Cela n'empêche pas de se reporter au temps passé et de rêver du vieux Mont-Saint-Michel. Je l'ai connu avant que la digue de Pontorson fût commencée, alors que celle de la Roche-Lodin se débattait encore contre les premières difficultés; je l'ai connu avant les restaurations, avant les touristes, avant les hôtels, quand il se dressait nu et inconnu dans les grèves et les flots, quand c'était une expédition que d'aller là, quand il fallait louer une voiture et un guide qui vous faisait peur des sables mouvants, quand cela valait la peine, enfin.
Le Mont-Saint-Michel, j'en ai fait le tour en barque, au clair de la lune, avec des marins qui chantaient des complaintes bretonnes, et je nommais pas leur nom leur tours et les poternes à mesure qu'elles passaient sous nos yeux. Si quelqu'un devait regretter le vieux Mont-Saint-Michel, c'est moi, mais je ne regrette jamais rien. J'ai trop de…