C Pas Si Pire

Publié le 08 mars 2011 par Hunterjones
Ben en avait marre.
Une de ses amies s'était mariée il y a 5 ans, ça lui avait coûté 81 000$, 2 fois et demie le salaire de Ben, il lui avait vivement déconseillé de le faire, mais l'amour étant aveugle, il rend aussi quelquefois bête.
C'est tellement chien pour les aveugles qui ne sont pas nécessairement bête.
Son amie se séparait aujourd'hui et comme elle faisait le triple du salaire du raté qu'elle avait marié jadis, elle devait maintenant lui verser un pension monstre. Il se retenait pour ne pas lui dire qu'il l'avait prévenu mais, forcément, leur relation était quelque peu altérée. Il ne pouvait être entièrement sympathique à son désespoir du moment. Il avait l'impression de lui avoir jeté la base de la prévention du danger en plein visage il y a 5 ans et maintenant refusait d'encaisser les pots cassés pour son amie.
Il revenait de chez elle, où elle avait menacé de fondre en larmes à plusieurs reprises. Il l'avait trouvé belle. Il s'était trouvé moche de l'avoir trouvé de son goût alors qu'elle vivait des moments difficiles. Il avait quitté l'appartement de son amie de bonne heure. Avant d'être saoûl de toute façon. Une bouteille de vin à deux, ça grise rapidement.
"C'est pas si pire" avait-t-il vainement tenté de lui dire. "Tu n'avais pas d'enfant, ça aurait été pire avace un ou deux enfants". Ça n'avait aidé en rien. Elle avait plongé dans le drame davantage. Elle en voulait des enfants, pas lui, ils retardaient tous les deux, ensemble. Elle pensait le gagner un jour. Elle l'avait surpris au lit avec Noémie. C'était du coup, fini.
Il revenait vers chez lui et avait une fringale. Il serait bien arrêté à la Cage Aux Sports mais il s'était rappelé les publicités télés. Un jeune homme mange en tête à tête avec ce que l'on suppose être son amoureuse. Le silence règne. Il fat une légère grimace. Une image furtive de l'ambiance du restaurant de la Cage Aux Sports surgit. on revient au couple qui semble s'ennuyer à mourir. Elle lui demande si il aime ça. Une autre image de l'ambiance festive de la Cage aux Sports interfère dans ce souper "d'amoureux". Il lui ment et dit "oui, oui" tout en enlevant un petit morceau de sa bouche et de le placer sous le napperon. La pub se termine sur la joie commune entre 4 (lâches?)gars, dont le menteur de la séquence précédente, qui festoient devant un repas à la Cage Aux Sports et ce que l'on devine être un but sur un téléviseur. Comme Ben n'était pas lâche comme celui qui refusait de communiquer avec sa partenaire dans la pub, il a vite réalisé que ce resto n'était pas pour lui.
Il ne pouvait pas non plus arrêter chez Tim Horton car les pubs télés semblaient mettre en vedette des gens tellement bêtes qu'il ne s'y reconnaissait pas du tout.
Il fallait qu'il cesse de regarder la télé.

Pour l'instant, la première urgence c'était son essence. Il allait en manquer. Prochain arrêt: station service.
Déjà légèrement bourru, en voulant faire le plein, il fût à nouveau irrité par la voix du commis au travers du magnétophone.
"Vous dévez payer à l'intéyeur méssié"
Tab...ça, ça le mettait en rogne...Non seulement les voleurs, à 1,28$ CHRIST!, essayait de te donner l'impression que ça allait être TOI le voleur, mais en plus ce qui aurait dû lui prendre moins de 5 minutes d'opération allait lui en prendre presque 15 minutes et PIRE QUE PIRE, la station, en programmant son 20$ dans la système, allait le voler davantage en lui donnant 7 secondes de vide dans le pistolet. C'était immanquable (et invérifiable complètement) mais le pistolet, quand son essence était programée, était TOUJOURS plus sec qu'une croustille.
Ben est entré pour payer l'oeil noir.
"20 doullars méssié" lui a dit l'africain tout en textant sur son Iphone et en se préparant une assiette sur BBQ.

"Fais chier vot' système vous voyez ma plaque super bien de là où je suis placé, si je vous vole vous pouvez me repogner très très facilement, vous me faites sentir comme un voleur alors que c'est la pétrolière, la voleuse"
"Lol messié, c pas si pire, c seulement 1,28$" a -t-il dit, puisque c'était 1,33$ il y a deux jours. 1,28$ devrait être une aubaine pensait-il.
Traduction: "Vous vous faisiez violer cinq fois, quatre fois et demie maintenant, c'est pas si pire"
"LOL? Zavez bien dit LOLLE?" a dit Ben sentant l'ascenceur de la haine monter et monter.
"Lol, oui méssié, ça veut dire Lot's Of Laugh, vous me faites rire"
Ben n'avait surtout pas envie de rire. Il avait payé en silence. Était retourné chez lui sans manger et avait cherché la bombe qu'il avait construite en suivant les instructions sur internet en 1999. Il n'avait jamais réèllement songé à l'utiliser mais cette fois il en avait marre. Il attendrait le fermeture de la station service pour ne pas faire de mort d'hommes et ferair sauter une station service.
Ce serait le début d'une belle aventure.
La station explosa dans la nuit et dès le lendemain matin il rappela son amie récemment séparée.
Sans trop de resistance, elle avait consenti à  rendre son pistolet moins sec. Il se partagèrent l'un et l'autre dans la confusion d'une séparation.
Elle de son mari.
Lui de sa raison.
À 0.69 cents il capotait. À 1,28, quand on devait penser que "c'était pas si pire", il commençait une belle aventure.
Explosive.
Et exultante.