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Karen Blixen est un auteur que je souhaitais lire depuis des années. Vous allez me trouver paresseuse mais la somme de la ferme africaine ne m'encourageais pas. J'ai donc choisis un accès plus 'facile', celui du conte. Ces sept nouvelles ou contes se déroulent au XIXe siècle. Et le gothique qui qualifie le titre est tout à fait approprié puisque chacun flirte avec la mort, les fantomes, les situations à la lisière. L'atmosphère en est parfois pesante, inquiétante, romantique au sens premier du mot.Le raz de marée de Norderney est une situation catastrophique. Une ville est noyée. Ses habitants, encouragés par le cardinal Hamilcar von Sehestedt, tentent de sauver le plus de malheureux possible. Un soir, une alternative se pose. Laisser périr une famille ou décharger la barque. Le cardinal, Melle Natog-Dag ainsi que deux jeunes gens proposent de remplacer la famille et d'attendre le retour de la barque. Pour passer la nuit, chacun raconte son histoire.Le vieux chevalier errant : Un vieil homme raconte ses jeunes amours. Jouet autrefois d'une femme qui cherchait à rendre son époux jaloux, il est particulièrement malmené et se fait renvoyer par la belle. Ce même soir, il rencontre la plus ravissante des créatures.Le singe : histoire d'une mère supérieure qui élève un petit singe et impose ses décisions à son entourage, particulièrement son neveu.Sur la route de Pise : un jeune danois a quitté sa maison. Il est en Italie et découvre le sang chaud du pays. Amour, enlèvement, mariages rompus, ruses... Le brave homme est le spectateur d'une bien étrange affaire.La soirée d'Elseneur : Deux soeurs et un frère, leur excellence, leur destin divergent (beau pirate dans l'histoire) et leurs retrouvailles tardives.Les rêveurs : Superbe histoire qui joue sur la mise en abyme. Sur un bateau, un conte. Un jeune garçon au destin tragique, amoureux d'une arlésienne. Certainement la plus travaillée, la plus belle, la plus onirique. Chaque tableau ressemble à un opéra !Le poète : ou comment un artiste devient l'ennemi de son protecteur pour la possession d'une femme.Tous ces contes m'ont semblé ciselés parfaitement. Si j'ai à chaque début de nouvelle eu quelques difficultés à y entrer, je m'y suis ensuite sentie si bien qu'il m'était pénible d'en abandonner les personnages.