Khadafi propose de se retirer contre des «garanties»

Publié le 08 mars 2011 par Africahit

Des insurgés opposés au régime de Kadhafi, à Ras Lanouf. Crédits photo : Kevin Frayer/AP

La solution qu'aurait proposée le dirigeant libyen a été refusée par les insurgés, qui excluent de lui accorder une «sortie honorable». La communauté internationale envisage de son côté l'éventualité d'opérations militaires.

• Khadafi propose de se retirer contre des «garanties»

La situation est encore confuse en Libye, mais pour la première fois, il semblerait que Mouammar Kadhafi ait cherché une issue «honorable» à la crise qui secoue son pays. D'après Achark Al Aousat, un journal installé à Londres, al Bayan, un autre basé aux Emirats arabes unis, et la chaîne de télévision al-Jezira, le dirigeant libyen aurait proposé aux insurgés de négocier son départ.

Le guide aurait ainsi évoqué la possibilité d'une réunion du Congrès général du peuple, instance qui fait office de parlement, afin d'examiner les conditions de son départ. Une «certaine somme d'argent garantie» aurait notamment été évoquée. Mais cette offre aurait été immédiatement rejetée par les insurgés. Elle reviendrait à lui accorder une sortie «honorable» et serait perçue comme une offense aux victimes, selon des sources proches du Conseil. Aucune source officielle n'a, pour l'heure, confirmé cette information.

• La communauté internationale cherche une solution

La demande du colonel Kadhafi intervient alors qu'il est de plus en plus isolé. La communauté internationale se mobilise pour trouver une parade, entre menace d'intervention et aides à ses opposants. D'un côté, l'Otan examine des options militaires, selon Barack Obama. Le président américain a aussi mis en garde les collaborateurs de Mouammar Kadhafi, qui «devront rendre des comptes» sur les violences. De l'autre, les diplomates français et britanniques travaillent sur un projet de résolution des Nations unies établissant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. L‘Union européenne prépare également de nouvelles sanctions financières contre Tripoli, visant notamment la Libyan Investment Authority (LIA), un fonds souverain du gouvernement qui gère les revenus pétroliers du pays.

• Le régime libyen contre-attaque

Le chef de la diplomatie libyenne Moussa Koussa a accusé lundi soir la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis de prendre «contact avec ceux qui ont fait défection» et sont passés dans l'opposition. «Cela veut dire qu'il y a une conspiration pour diviser la Libye», a-t-il martelé lors d'une conférence de presse à Tripoli.

• Les raids s'accentuent

Sur le terrain, des raids aériens ont encore eu lieu lundi. Les forces libyennes, engagées dans une contre-offensive dans le golfe de Syrte, ont mené des attaques aériennes contre le port pétrolier de Ras Lanouf. Des populations civiles se trouvent encerclées par les troupes loyalistes dans les villes de Misrata et Zaouïah et les craintes d'une crise humanitaire grandissent tandis que les combats se poursuivent.

• «Un appel régional d'urgence»

L'ONU et plusieurs ONG humanitaires lancent un «appel régional d'urgence» de 160 millions de dollars (114 millions d'euros) pour fournir une aide humanitaire aux victimes du conflit. Selon Valerie Amos, qui dirige le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, plus d'un million de personnes ont fui le pays ou ont besoin d'une assistance humanitaire d'urgence.

• Pétrole et essence dans la tourmente

L'est du pays, contrôlé par les rebelles opposés au pouvoir de Mouammar Kadhafi, est menacé par une pénurie de carburant d'ici à une semaine, les raffineries de la région ayant cessé leurs activités. Face à l'escalade de la violence en Libye, le baril est passé en trois semaines de 86 dollars à plus de 105 dollars sur les marchés américains. Propulsés par la flambée des cours du pétrole, les prix de l'essence continuent de battre des records.