Dior au Bon Marché, exposition gratuite !

Gratuite, mais qui se mérite : vous ferez sans doute la queue pour entrer dans le Saint des Saints, sécurité - et confort obligent. Une belle opération de communication pendant la Fashion Week, et simultanément à l'"affaire" John Galliano.

Ici, autour de quelques modèles particulièrement représentatifs, on admire la maîtrise des formes et des matières, le style intemporel qui a dominé toute la seconde moitié du XXème siècle.

Le fameux tailleur à taille étranglée et jupe plissée soleil, dénommé "Bar" date d'avril 1947. Au sortir des restrictions, c'est une ode à la libération des femmes. Le chic dans toute sa splendeur simplissime. A côté, finalement, le négatif "Dioresa" de John Galliano avec sa jupette en croco et sa jaquette à bord effrangé ne fait que répéter une gamme.

Le premier modèle présenté, le tailleur Konnichi Kate, est une interprétation magnifique de l'art japonisant : dans un éclatant gazar couleur fuschsia, des revers en origami et une broderie de fleurs de perles splendide. Il fera plaisir aux visiteurs japonais qui se pressent pour voir l'exposition. Autre merveille, la robe d'après-midi en pied de poule noir et blanc à revers noirs, manches taillées dans le biais, si sérieuse vue de devant...et avec un incroyable pouf à l'arrière. Vivienne Westwood n'a rien inventé !

Bref, un instant de luxe inouï, pour faire oublier - mais pas excuser - des propos inacceptables, même de la part d'un créateur dépressif et qui fut génial avant ce naufrage.

Exposition au deuxième étage, jusqu'au 26 mars, entrée libre.