Comme toujours, Donna Leon dénonce les inégalités. Quelque part, cela commence aussi à lasser. Ici, il s'agit du sort tragique fait aux Roms - quelle coïncidence - dans l'Italie du nord prospère. Mais aussi de leur refus d'adopter les règles de vie en société du pays-hôte : scolarité obligatoire, respect de la propriété. Leur vie difficile faite de larcins et d'utilisation des jeunes enfants pour éviter la mise en prison, l'angélisme de certaines personnes bien-pensantes, l'exaspération des autorités policières devant l'immunité de fait dont ils abusent.
A Venise, on repêche une très jeune fille noyée dans un canal. Pas de traces de violence, mais les mains et le genou portant des traces d'éraflures rouges : est-elle tombée d'un toît ? Comment et qu'y faisait-elle ? A-t-elle été surprise pendant un cambriolage ? L'aurait-on poussée ? Dans le même temps, Guido Brunetti est conduit à enquêter de façon officieuse sur les pratiques d'un prédicateur venue de l'Ombrie. Il est consulté par un prêtre de sa connaissance, qui n'a pas l'air tout à fait clair lui non plus.
Il s'agit d'une enfant, elle avait onze ans, elle était atteinte d'une MST et l'autopsie révèle une activité sexuelle régulière, ancienne. Brunetti est troublé, il en fait des cauchemars. Nous aussi...
Comme toujours, la solution ne sera satisfaisante pour personne. L'argent corrompt même les moins soupçonnables, et la justice des hommes est bien démunie...
The girl of his dreams, de Donna leon, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par William Olivier Desmond, chez Calmann-Lévy, 258 p. 20,90€.