28 janvier 2008
Le retour du vinyle
Vinyle, Vidi, Vinci
Détrôné
par les CD puis par les mp3, le vinyle semblait relégué au rang de relique
historique bien rangée dans la cave de papa. Objet de culte pour les Dj et
autres collectionneurs amoureux de la musique, il a survécu aux années 90 bien
caché dans les brocantes et les magasins spécialisés. Pourtant, c’est au moment
où les Dj l’abandonnent au profit des platines numériques que le disque
microsillon signe sonétonnant retour en
grâce. En 2007, ses ventes ont bondi de 15% aux Etats-Unis et certains labels
comme Matador Records (Cat Power, Belle & Sebastian, etc) avouent ne plus
pouvoir répondre à la demande. Conscient du marché, Amazon.com a même lancé en
octobre une catégorie « vinyl records » qui compte déjà plus de 220
000 titres. La meilleure vente ? Abbey Road des Beatles.
Symbole
d’authenticité et de pureté du son, le vinyle semble répondre narquoisement aux
questions posées par la dématérialisation de la musique et la crise de
l’industrie du disque. Outre-manche, où il a été remis au goût du jour par la
mode indie, le nombre de singles vendus sur vinyle a été multiplié par cinq en
cinq ans, dépassant le million d’exemplaires pour la première fois depuis 1998.
A titre d’exemple, les deux tiers des albums single vendus en Angleterre par
les Artic Monkeys l’an dernier étaient des vinyles.
Au-delà
des chiffres, le choix du vinyle revêt un caractère éthique et esthétique. En
2003 déjà, Jack White envoyait à la presse une édition vinyle d’Elephant en guise de disque promo
refusant que son disque soit chroniqué par quelqu’un qui ne possédait pas de
platine. Aujourd’hui, certains labels décident carrément de ne sortir que
du microsillon. « On ne sortira
jamais de cd. Le cd est mort. Le vinyle a tous les bons côtés de l’objet et une
qualité de son bien supérieure au compact-disc ou au mp3. Il redonne à
l’enregistrement sa part de fantasme » affirme-t-on à Marienbad, tout jeune
label qui s’apprête à distribuer le nouvel album de Winter Family. Reste un
problème : difficile de faire entrer un vinyle dans un lecteur mp3. À
l’image de Steve Albini qui offrait aux acheteurs d’un vinyle de Shellac la
copie cd de l’album, les labels comme Marienbad incluent au vinyle un code
permettant de télécharger légalement le contenu du disque sur Internet. Et
l’affaire est dans le sac.
Posté par va33 à 16:46 - Commentaires [0] - Rétroliens [0] - Permalien [#]