Imaginons une grande ville où le foncier est rare, dans laquelle est prévue une énorme opération d’aménagement sur le dernier espace péri-urbain disponible. Imaginons maintenant que par la volonté du maire de cette ville, l’opération soit, afin d’éviter les récriminations des maires des petites communes avoisinantes et dont le territoire est concerné par l’opération, entièrement confiée à l’état.
Imaginez encore que le représentant précédent de l’état, pointilleux sur les codes et procédures, ait été remplacé par un autre à l’échine beaucoup plus souple et totalement dévoué au dit Maire de la grande ville.
Imaginons toujours que ledit Maire ait été précédemment Président du Conseil Général du département, ayant installé un de ses hommes lige pour le remplacer et que ce Conseil Général récupère toutes les compétences sur les rives du fleuve autour duquel va se dérouler l’opération d’aménagement…
Nous avons donc tous les éléments pour qu’une Opération d’Intérêt National se transforme en opération d’intérêt personnel et oligarchique, ce qui peut devenir légèrement inquiétant si le Maire en question est aux mains des professionnels du BTP et des grands hôteliers et que sa préoccupation principale, comme son mentor présidentiel, est dans ses futures réélections.
Cela peut devenir encore plus inquiétant si l’opération d’aménagement est entourée de la plus grande opacité, sans plan d’ensemble affiché et mis démocratiquement en débat public malgré les appels de quasiment toutes les associations écologistes ou concernées. Surtout si l’on rajoute que diverses installations (Grand Stade, Palais des Congrès, espace multimodal, Ikea, …) sont d’ores et déjà programmées pour être saupoudrées sur la zone.
Si l’on rajoute que la quasi-totalité de cette zone se situe dans le lit majeur du fleuve et donc en zone inondable, que près de la moitié de l’approvisionnement en eau potable de la grande ville dépend de nappes phréatiques qui vont être affectées par un certain nombre des opérations prévues, que l’on sait que, par exemple les bâtiments du Conseil Général qui y sont situés s’enfoncent régulièrement, obligeant à déménager en catastrophe un certain nombre de bureaux et, pour couronner le tout, qu’existent des risques sismiques,… On peut alors franchement s’inquiéter.
Vu le rôle central du Conseil Général dans cette affaire, on pourrait penser que cette affaire soit au centre de la campagne des Cantonales, au moins sur les cantons des communes concernés, pour au moins tous les candidats se réclamant de l’opposition, fustigeant le déni démocratique qui entoure cette opération et qui risque de se révéler catastrophique au sens premier du terme.
Constatons avec regrets qu’il n’en est rien, ou pas grand chose.
- “Affaires Guérini : Montebourg écrit à Martine Aubry”, LibéMarseille.
- “60% de défection à un concours d’enseignant”, L’hérétique. (Vu chez Cédric Augustin).
- “Aéroport de Nice: l’ouverture du capital reportée”, Nice-Matin. En fait, il s’agit de vendre les 60% de part de l’état dans les grands aéroports.
- “Tous propriétaires : la fin d’un mythe”, Le Monde.
- “L’appel des “Musulmans pour les droits des femmes”", NouvelObs.
- Allez savoir pourquoi, hier soir, regardant Canal +, même par intermittence, en 1ère partie de soirée, j’ai eu des hauts-le-coeur et quelques renvois de bile.
- “Le pouvoir de Wall Street”, La vie des Idées. “Aujourd’hui le contraste est fort dans les pays occidentaux entre l’économie réelle, dont la reprise tarde à s’amorcer, et les banques d’investissement que les gouvernements ont sauvées, et qui ont presque retrouvé leurs niveaux de profits (et de bonus) d’avant-crise. Cela appelle à se poser la question : pourquoi les réformes n’ont-elles pas eu plus d’ampleur ?”.