Ce n’étaient que feuilles, branches et futaies,
Troncs lisses, nuages et pluie.
Ce n’étaient que forêts, toujours, et horizons bleus,
Bêtes dissimulées,
Sangliers farouches, cerfs aux aguets, brames et amour.
Ce n’étaient que bruissements et rumeurs
Regards et fuites.
Ce n’était que lune, la nuit, en la clairière offerte
Ce n’était que bleu, partout, au profond du silence.
Puis mort jaune et or, automne, en novembre de brume.
Et encore flocons, quand tombe l’hiver, emprunte du loup,
Tache de sang.
C’était renard au printemps, amour et rage.
C’était bave sur la pierre, dans le village, en plein midi.
Et enfant mort, mordu, perdu,
Enfant d’ici, de la forêt, dedans sa tombe.
Tombe la pluie, sur la lune bleue, en son printemps.
Et les flocons, dedans l’hiver, sur le loup gris.
Regard perdu, mort à l’affut, sang répandu.
Oiseau de nuit, oiseau tout noir, dans la forêt.
Cri éperdu, peur du midi, enfant perdu.
Village de pierres, forêt des morts, cimetière tout gris.
Horizons bleus, sangliers noirs, hordes de nuages.
Ce n’étaient que forêts, toujours, branches et futaies
Ce n’étaient que regards, village perdu, renard d’ici
Puis l’enfant mort, dans la pluie bleue, sous sa pierre grise.
Puis l’enfant mort, forêt profonde, oiseau de nuit.