A quelques minutes de la journée de la femme, et en attendant une petite surprise que je vous ai préparé pour l’occasion, je voulais revenir sur un phénomène à part entière qui est apparu à plusieurs reprises sur les couvertures de Wonder Woman, et à toutes les époques d’ailleurs, je veux bien sûr parler du bondage.
Commençons déjà par une définition :
Le bondage est une pratique qui consiste à rendre un corps captif par tout accessoire de contrainte et quel qu’en soit le procédé.
Un des chercheurs du CNRS donne sur le Dictionnaire du CNRS dix sept mots pour la représentation sémantique du mot bondage et propose de choisir le synonyme qui convient. Sont inclus dans cette représentation les mots : esclavage, servage, emprisonnement, captivité, chaînes, servitude, dépendance etc Howard Becker et son traducteur J.P.Briand ont choisi, eux, captivité.
Il est de notoriété publique que William Moulton Marston, le créateur de Wondie était non pas un libertin mais un adepte de l’amour libre. Psychologue diplômé de Harvard, avocat et provocateur, il a inventé ce que deviendra plus tard le détecteur de mensonge. Sa vision de la femme était également d’un modernisme qui laisse songeur :
« Franchement, Wonder Woman est de la propagande psychologique pour le nouveau type de femme qui devrait, je crois, régner sur le monde. »
Le fait qu’il ait tant de fois fait référence au bondage a souvent été mal interprété. Son fantasme n’était pas de voir son héroïne attachée et impuissante dans l’attente du moindre sévice, mais au contraire cette image de soumission était la parfaite démonstration du statut de la femme dans la société, prisonnière du patriarcat, comme ligotée et prisonnière de son propre destin. Mais le plus important est de savoir comment se termine l’histoire : à la fin Wonder Woman (et du coup la Femme) se libère de ses liens, de ses menottes et autres tentacules, c’est en ça que William Moulton Marston est un auteur féministe, et il était un précurseur en la matière.