Paris. Le Duc des Lombards. Jeudi 3 mars 2011. 22h.
La photographie de Bojan Z est l'oeuvre du Respecté Juan Carlos HERNANDEZ. Bojan Z: piano, clavier électrique, composition Thomas Bramerie: contrebasse Martin Vinjk: batterie En fond sonore, avant le concert, " Saxophone Colossus " de Sonny Rollins (1956). Pas de doute, ça tient la route. Ca commence par des bruitages spatiaux dans l'aigu. Ca prend forme entre l'aigu du clavier (main droite) et le grave du piano (main gauche). Contrebasse et batterie marquent un tempo solide. Ca devient ludique, dansant et purement pianistique. Puis il réattaque au clavier, repasse au piano. Enfin bref, il s'amuse et nous avec lui. Retour au clavier pour une musique aigre, agitée et enivrante. Il revient au piano pour un trio plus classique mais non moins enlevé. Ca groove, sonne bluesy. C'est une ballade maintenant. Il me semble qu'ils enchaînent sur un second morceau. Ca repart en vrombissant puis se calme. Ils varient les bonnes sensations. Ca repart aux baguettes à fond les manettes. C'était " Biggest Dick " (?) inspiré de " La vie de Brian " des Monty Python. Cela viendrait alors du Romain " Biggus Dickus " (Magnus Bracmardus en VF). " TNT " (The New Tube). Un hommage au métro de Londres certainement. Une ballade jouée aux balais. Bojan reste au piano. Ca déroule bien, c'est agréable mais ça manque de feu sacré. Ca se réveille avec de bons échanges à la volée entre pianiste et batteur. " Hometown " une nouvelle composition. Beau démarrage nostalgique avec piano et clavier. Après l'intro, Bojan revient au piano. Le batteur passe des maillets aux balais. Tempo bien marqué assez funky. Bojan lance un climat au clavier puis l'explore au piano. La pédale fait résonner la grosse caisse en accord avec la contrebasse. Ca s'élance, avance, balance bien. Musique en sourdine, sombre, menaçante. Le batteur tapote des mains. Un bling final. Ballade tout en douceur. Le piano trille sous les doigts de Bojan. Les balais massent la batterie. Le contrebassiste tient solidement sa place au milieu. Toucher de cristal certes mais où est la flamme balkanique de Bojan Zulfikarpasic? La France l'aurait-elle éteinte? C'était " Think twice ". " Fas diem " (?) soit " Destin du jour " en latin. Bojan Z seul au piano creuse dans le medium. Ca part avec les baguettes vives et sèches sur la batterie. Mon pied droit bouge à nouveau. C'est bon signe. Bojan ajoute un son de clavier planant, agaçant, genre SF ringarde. C'est amusant. Enfin, ça se réveille un peu! Retour au piano pour une ballade bien grave. Le batteur masse ses peaux avec les balais. La contrebasse toujours calme, posée au centre. Derrière moi, un fan, Francesco Bearzatti, chante l'air. Bojan repart plus vite au piano jouant à parcourir le piano en tous sens. Duo agité, fracassé entre piano et batterie. La contrebasse s'ajoute et tout s'organise. Final vif et joyeux. Le batteur a droit à son solo. Le batteur est un animal curieux qui a besoin, à un moment donné du concert, de cogner le plus vite et le plus fort possible sur son instrument. Cela fait partie des caractéristiques intrinsèques à l'espèce sauf quelques spécimens rares comme Chico Hamilton, Denzil Best, Vernell Fournier, Lawrence Marable. Ce spécimen ci joue vite et fort mais sans s'énerver ni se disperser, gardant une ligne directrice claire. Le pianiste joue à le titiller, le provoquer, le relancer. Puis le trio repart et le public qui aime le numéro du batteur applaudit. Joli final avec une douce surprise. En résumé, un concert agréable mais pas indispensable.