Bon voila, c'est un peu le désordre, normalement je suis censé boucler la période Brésil avec l'article sur Rio, les photos et tout ça, mais c'est un peu difficile de refermer la page apparemment donc je saute directement à l'étape Amsterdam, et on verra pour la suite.
Donc comme certains le savent déjà, et comme d'autres le découvrent je suis depuis maintenant 1 mois à Amsterdam, dans un appartement que je partage avec 3 potes (B, F et C, pour ne pas les nommer)
Si je devais citer un souvenir marquant, je vous parlerais de mon éclat de rire quand je me retourne sur mon vélo et que je vois Ben galérer avec sa monture à 40€ du marché de Waterloo. Alors oui voila, implicitement ça veut dire : on a des vélos, notre infiltration est maintenant presque parfaite.
Le mien déraille toutes les 5 minutes, mais bon vaut mieux mon vélo que le tramway.
Amsterdam en 2 roues, ça vous change votre vision de la ville. C'est comme si on entrait sur la grille de Tron et qu'on pouvait mourir à n'importe quel moment. Vous pénétrez une caste avec ses codes et ses règlements. Les priorités changent, votre espérance de vie aussi.
Mais bon, ça en vaut la peine, vous pouvez traverser la ville en moins de 15 minutes, vous avez enfin la priorité sur les piétons, et sur les pistes cyclables on pourrait se croire sur l'autoroute avec dépassement par la gauche. Benji a même un système de limitateur de vitesse intégré à son vélo, ses freins touchent la roue arrière. Imparable.
Bon après il fait froid, et il y a souvent une petite brise, du type chaque cm² de peau non couverte est susceptible d'être attaquée. Temps pourri mais bon, on connaissait les termes du contrat. Et puis je trouve que ça va bien avec la ville, bizarrement.
Population locale au top sur tous les plans : ouverture d'esprit, hospitalité, parlage d'anglais, finesse et goût.
En clair personne fait chier personne et tout le monde a l'air peace.
L'amstelldamois est souvent grand, porte des Desert Boots de chez Clarks, un jean raw APC, et un trench Burberry. Il est au top de la mode et il est bien dans ses pompes. Il va au boulot sur un vélo pourri avec un grand sourrire. Après le boulot, l'amstelldamois passe au Café Corner consulter ses mails grace à la connexion wifi gratuite en dégustant en Capuccino minute à 2€30. Il rentre dans son 2 pièces new design flottant sur le canal. L'amstelldamois pourrait sortir faire la fête au quartier rouge, mais le trop plein de touristes anglais venus faire un lèche vitrine un peu particulier le débecte. Il préferera un petit joint accompagné d'un café de Sumatra dont il aura moulu les grains à la main.
L'amstelldamois va regarder les matchs de l'Ajax au Pancake Corner en mangeant les spare ribbs à volonté à 11€90. Il va au cinéma à Rembrandtplein, va faire son shopping au H&M de Leidseplein car il aime y entendre les DJ live qui y mixent.
On pourrait facilement être tenté de rester vivre ici si l'opportunité se présentait, en tout cas.
En attendant je prends des roustes aux échecs, je lis des bouquins sur Wikileaks en me disant que j'ai encore une fois manqué le coche pour participer à la révolution, je prends quelques photos et bois beaucoup de café.
Il est temps que je commence à travailler pour donner à ce séjour une dimension supérieure.
Ici tous les quatre on tire des plans sur la comète. B se voit bien rester ici, F essaye de trouver des failles juridiques dans le système australien pour obtenir un visa pour y retourner, C hésite entre deux écoles de droit aux Etats Unis...
Et moi dans tout ça ? Un an à Montpellier, encore, et l'année prochaine concours Gobelins/Louis Lumière/ENS Photo d'Arles. C'est sans doute comme ça que ça va se passer.
Comme me l'a fort bien dit quelqu'un qui lira peut etre ces lignes, "Dans un an, il faut que ça explose.", voila, l'objectif est fixé.
Ce n'est pas un article très conséquent ni très inspiré, mais il faut bien se remettre à écrire, la mécanique est un peu rouillée depuis mon retour, ç'est dommage. Il faut croire que la solitude inspire plus qu'aucune expérience exotique.