Si l’on met de côté le caractère pathétique de la soirée où la présentation de Marie Drucker semblait davantage s’apparenter à du théâtre de boulevard qu’à un show musical, certaines nominations prêtaient tout de même à sourire. Lorsque l’on s’en tient à la définition stricte de l’évènement, à savoir un concours récompensant des artistes sur une année, la cérémonie a rempli son rôle. Et oui, rien ne stipule qu’il s’agit de nominer le talent…Ainsi Zaz peut recevoir l’honneur d’être consacrée la chanson de l’année avec “Je veux”, scandant à tue-tête que “ce n’est pas notre argent qui fera son bonheur”.
Bien que la mélodie et le style rétro de la chanteuse puissent a priori retenir l’attention, c’est très déçu que l’on sort après une réelle écoute, face à des textes aussi riches en bons sentiments que le dernier des pays émergents en Produit Intérieur Brut. A force de prôner la tolérance avec autant de pauvreté, on finirait par devenir ultra libéral.
On ne parle même pas de la nomination de Bernard Laviller et de la récompense honteuse à Philippe Katherine pour son clip Banane.
Mitigé également avec Stromae pour son album Cheese. La maigreur stylistique de chansons telles que Te Quiero est frappante pour un artiste issu du hip hop et du rap. D’autre part l’ensemble de l’album est somme toute assez médiocre, seuls 2 ou 3 titres sortent du lot. Il ne mérite sûrement pas l’honneur “d’Album de musiques électroniques ou dance de l’année”.
Mais il n’y a pas que du négatif ! et non, heureusement ! Gaetan Roussel et nommé “artiste interprète et album rock de l’année”, voilà qui redonne le sourire, ainsi que Yael Naim, “interprète féminine de l’année”…
Bilan, très mitigé vous l’aurez compris, on reste très politiquement correct. Peu de risques ! Merci France télévision !