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Polémiques sur les sondages : « Les instituts craignent de voir révélée leur technique de travail »

Publié le 07 mars 2011 par Delits

Suite à l’analyse publiée sur la proposition de loi votée au Sénat le 14 février dernier visant « à mieux garantir la sincérité du débat politique et électoral », Délits d’Opinion a rencontré son rapporteur, le Sénateur UMP du Val-d’Oise Hughes Portelli.

Délits d’Opinion : Quel est, selon vous, l’apport principal de cette proposition de loi par rapport à celle de 1977 ?


Hughes Portelli : La proposition de loi propose une définition du sondage alors que la loi de 1977 l’avait omis, ce qui permettra de distinguer les sondages d’autres types de consultation. Elle propose également de rendre public les redressements (différence entre données brut et données corrigées) et les marges d’erreur.

Par ailleurs la PPL propose de rendre public l’identité des commanditaires, des financeurs et des médias qui publient les sondages, de rendre publique l’intégralité des questions posées.
Enfin la PPL souhaite voir modifier la composition de la Commission des sondages pour accroître la proportion d’experts (5 sur 11 au lieu de 2 sur 11 actuellement) ainsi que ses pouvoirs.

Délits d’Opinion : Comprenez-vous les critiques de plusieurs responsables d’instituts de sondage ?

Hughes Portelli : Les instituts de sondage craignent de voir révélée au public leur technique de travail et critiquent également notre refus d’une gratification des sondés. Ces craintes sont exagérées mais ce ne sont pas les questions essentielles.

Délits d’Opinion : La proposition de loi vise « à mieux garantir la sincérité du débat politique et électoral ». La possibilité de publier les chiffres bruts avec les chiffres redressés ne risque-t-il pas au contraire de susciter davantage de polémiques et de générer une incompréhension supplémentaire face aux méthodes de redressement et finalement face au travail des instituts de sondage ?

Hughes Portelli : Il faut au minimum que ces chiffres soient non seulement fournis (comme aujourd’hui) à la Commission mais également consultables auprès d’elle. C’est une question de transparence mais aussi de preuve du sérieux scientifique des instituts.

Délits d’Opinion : Le Gouvernement était opposé à cette ppl et aucune date n’a été pour le moment avancée concernant son passage à l’Assemblée Nationale.
Avec les échéances électorales importantes jusqu’à mi-2012, êtes-vous optimiste quant à l’évolution législative de ce texte ?

Nous espérons convaincre nos collègues députés. La PPL n’était pas à prendre ou à laisser et toutes les modifications sont à débattre. L’enterrer serait une erreur politique et laisserait entendre – ce qui est faux – que certains ont à redouter la transparence sur ce sujet.

Propos recueillis par Olivier.


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