Naissance du ciel
le coeur avale la nuit
comme une encre
de silence
il se nourrit du gouffre
pour se dépeupler de soi
c’est la brûlure
qui donne la couleur
inscrit
les corps
dans la lumière
pierre d’angle
dans un cercle de tourbe
pierre d’oubli
dans le cercle du vide
la vie touche
au plus juste
pour celui qui boit
la naissance du ciel
avec la seule conviction
de l’éclair
qui aimante le rappel
au point limite
chemin du visage
d’infini en infini
entre voie et vie
visage oublié sur la terre
sous l’emprise du si longtemps
visage troué
maison de vie
suaire du bout du monde
visage du fond du ciel
(Zéno Bianu)