Les hommes polluent plus

Publié le 07 mars 2011 par Massolia

La question est plus importante qu’il n’y paraît. Nombre d’études permettent d’identifier des différences significatives. Cela montre qu’il existe des inégalités encore grandes entre les sexes, mais ces études révèlent également une disparité dans les comportements, qui devraient, selon certains experts, être davantage prises en compte dans les politiques environnementales qui visent à modifier les habitudes de consommation.

L’une des études les plus complètes est celle menée par Riitta Räty et Annika Carlsson-Kanyama, des chercheurs de l’Agence suédoise de recherche (FOI). Cet ouvrage, publié en partie sur la politique énergétique, compare la consommation d’énergie d’hommes et de femmes dans quatre pays européens: Suède, Norvège, Allemagne et Grèce. Pour bien différencier le comportement des deux sexes, la recherche se concentre uniquement sur la consommation des personnes célibataires. Est analysé le coût de l’énergie domestique et de transport, mais aussi celle nécessaire pour la préparation des produits alimentaires achetés et consommés. En outre, nous ont été évalués l’influence de facteurs tels que la vie avec des enfants ou pas, l’âge ou le revenu.

Les résultats montrent que les hommes célibataires consomment en moyenne plus que les femmes seules dans les quatre pays: la Norvège, 6% de plus, en Allemagne, 8% de plus, en Suède, 22% de plus, et en Grèce, 39 % de plus. Selon les chercheurs, cela s’explique par la hausse du niveau des dépenses des hommes, mais aussi par des différences dans les habitudes de consommation.

En général, le document constate que les femmes consomment, en moyenne, plus d’énergie dans les catégories telles les vêtements, l’hygiène, la santé, les articles de ménage ou la nourriture. Pour la nourriture, l’étude suédoise confirme les résultats d’autres études indiquant la consommation plus élevée de la viande chez les hommes (sauf la Grèce). Une denrée qui a habituellement un plus grand impact sur l’environnement et sur les émissions à effet de serre. Par ailleurs, les hommes montrent une consommation beaucoup plus importante en deux catégories: le transport, les restaurants, et les alcools.

Bien que les différences dans les habitudes de consommation peuvent avoir une signification très différente et peuvent varier d’un pays à l’autre, les écarts de la dépense énergétique dans les transports sont trop grands pour ne pas être statistiquement significatifs dans les quatre pays analysés. Les Norvégiens et les Allemands consomment environ 70-80% le plus d’énergie dans les transports que les femmes, les Suédois 100% de plus et les Grecs plus de 350% que les Grecques.

Cette consommation d’énergie beaucoup plus élevée chez les hommes en transport s’explique aussi par le poids des dépenses en voitures chez les hommes. Dans tous les cas, cette différence entre les sexes a été démontrée dans d’autres études, qui montrent que la plupart des femmes européennes, qu’elles soient célibataires ou mariées, actives ou non, ont tendance à faire des voyages plus courts et sont plus enclins à utiliser les transports publics.