Après avoir nié les faits durant les pseudos négociations sur la « réforme » des retraites, Nicolas Sarkozy a bien été
obligé de reconnaître que les entreprises ne veulent pas recruter de seniors privés d'emploi !
Dernière preuve en date : Une prime de 2000 € qui serait versée aux entreprises qui embauchent un demandeur d'emploi âgé de
plus ... de 45 ans ! - L'Express
Tout d'abord, c'est un formidable revers pour le gouvernement que d'annoncer que même les 45 ans sont concernés par les
difficultés d'accès à l'emploi. Mais, surtout, cette mesure se double d'un effet pervers ! En effet, pour certaines entreprises, friandes de primes en tous genres, à qualification égales, entre
un demandeur d'emploi de plus de 55 ans ans ou un de 45 ans, qui croyez-vous qu'elle recruteront ?
Pour mémoire, le montant des aides à l'emploi, annoncées le 1er mars, à répartir entre les plus de 45 ans, la formation en
alternance et le statut des apprentis est de : 500 millions. A comparer avec
l'éventuelle suppression de l'ISF qui ferait perdre ... près de 4 milliards au budget de l'état
!
Néanmoins, de Jean-François Copé : « (...) La vérité,
c'est qu'on doit absolument poser la question centrale: celle du travailler plus (...) » - France Soir à Laurence Parisot : « (...) Le
concept d'une durée légale qui serait la même pour tout le monde et tout le temps est obsolète (...) » - Medef ... on continue à vouloir faire
croire que le travail « court les rues » et qu'avec un peu de bonne volonté ....
Mais le MEDEF, promoteur de la « PME attitude » est-il représentatif et crédible par rapport aux
TPE qui représentent 97% des entreprises françaises (moins de 20 personnes) ?
Fiducial qui présente régulièrement son baromètre des TPE indiquait dans une étude de 2009 que : « (...) Seuls 31% des patrons de TPE
considèrent que les syndicats sont suffisamment représentatifs pour négocier pour le compte de toutes les entreprises françaises » Il indiquait
également que : « (...) seuls 25% des
patrons de TPE déclarent qu'ils prennent (les syndicats d'employeurs) suffisamment en compte la spécificité des
petites entreprises (...) Le niveau de confiance s'établit à 35% pour le MEDEF, 20% pour la FNSEA, 20% pour la CGPME et l'UPA (...) »
Et justement, Fiducial, vient de produire son baromètre des TPE de janvier-février-mars 2011 dans lequel on apprend tout simplement que ces
patrons sont : 43% à ne pas envisager d'embaucher à cause d'une : « activité insuffisante pour couvrir le coût d’un nouvel
emploi (...) » suivit par (...) « Le poids des charges fiscales et sociales (...) » à seulement
... 38%. Quant au code du travail dont Laurence Parisot déclarait : « (...) La liberté de penser s’arrête là où commence le code du
travail (...) » Ils ne sont que ... 8% à trouver qu'il est un obstacle à l'embauche !
Comment les TPE envisagent-elles l'embauche en 2011 ?
« (...) elles ne sont 14 % à compter augmenter leur effectif salarié (...)
au moins 800.000 TPE (33 % du total) ajournent leurs embauches (...) »
Plus grave, lorsqu'on leur pose la question sur l'évolution du chômage pour en 2011 : ils sont 62% a penser que le chômage évoluera plutôt à la hausse et 31% qu'il stagnera (page 58)
Des réponses, vous le constaterez, aux antipodes de celles des états majors des syndicats patronaux, des invectives de l'UMP
et des primes du gouvernement !
Une surprise toutefois dans le baromètre Fiducial. Lorsqu'on interroge les mêmes patrons de TPE sur leur choix pour la
présidentielle de 2012 : les patrons de TPE préfèreraient DSK à Nicolas Sarkozy !
« (...) Pour les petits patrons, Nicolas Sarkozy n’incarne plus le
candidat idéal à l’approche de la présidentielle de 2012. Interrogé sur leurs personnalités politiques de prédilection pour l’investiture suprême, les dirigeants de TPE citent en tête Dominique
Strauss-Kahn. 48% d’entre eux déclarent qu’il est tout à fait probable ou "plutôt probable" qu’ils votent en faveur du directeur général du FMI, si toutefois celui-ci se porte candidat
(...) » (page 61)
Comme quoi, proposer une prime de recrutement ou faire appel aux racines de la chrétienté, et focaliser sur la place de l’Islam en France n'apporte aucune
solution à la principale préoccupation de tous les français : Comment créer, trouver un emploi et surtout le conserver ?
Mais il est vrai qu'il est toujours plus facile de montrer quelques comportements marginaux, comme les prières de rue, plutôt
que d'avouer son impuissance à régler à court ou moyen terme le sort de 4,303 millions demandeurs d'emploi !
Slovar
Le baromètre des TPE
édition de janvier-février-mars 2011
Crédit photo
Actu Voila
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