La plupart des croyances et coutumes qui se perpétuent d'âge en âge ont disparu. Mais il en subsiste certaines, les plus fortement enracinées, qui continuent à émouvoir le paysan, soit qu'elles accompagnent le cycle des saisons et celui des travaux de la terre, soit qu'elles s'identifient aux trois manifestations principales de son existence, le baptême, le mariage, la mort.
Le terrien reste très attaché au souvenir de son baptême. Il dit souvent en parlant de sa commune ; "Je suis né à l'église de..." La cérémonie a lieu du 3e au 8e jour après la naissance. Le parrain et la marraine précèdent le cortège. On les choisit d'ordinaire jeunes, parmi les parents ou les amis chers.
De vieilles gens vous disent encore que certaines précautions doivent être observées tandis que le nourrisson gagne l'église dans les bras de sa marraine. Celle-ci ne regardera pas en arrière durant le trajet, sinon le bébé deviendrait menteur. Le comportement du nouveau-né pendant le baptême influera sur son existence : s'il ne crie pas, mauvais signe, il risque une maladie grave ; s'il hurle, il aura mauvais caractère ; s'il s'agite, heureux présage, il deviendra vigoureux ; laisse-t-il sa tête retomber ? inquiétude, il pourrait rester chétif. Jadis le prêtre lui-même était épié. Parlait-il trop fort ? Trop bas ? On en tirait des remarques avantageuses ou défavorables au baptisé.
A la sortie de l'église, suivant les traditions régionales, parrain et marraine jettent aux enfants rassemblés sous le porche, dragées, amandes, noisettes, menue monnaie.