"Genghis Khan : à la conquête du monde", mis en scène par le japonais Shin'ichirô Sawai, est un long métrage sorti en DVD/BR le 1er mars et distribué par Metropolitan.
J’ai eu l’occasion de le voir dans le cadre du partenariat qui me lie au programme DVDtrafic.
Le personnage de Genghis Khan (ou Gengis Khan) est l’une des figures historiques incontournables du patrimone de l'Humanité. C’est l’un des souverains qui passionnent le plus les profanes, les spécialistes et en ce qui nous concerne, les cinéphiles. Une trentaine de longs métrages et téléfilms lui ont été consacrés au cours du demi-siècle écoulé.
Après l’excellent "Mongol" du russe Sergey Bodrov, "Genghis Khan : à la conquête du monde" prend place au rang d’incontestable réussite. Le long métrage aurait mérité assurément une sortie en salles.
"Genghis Khan : à la conquête du monde" est une fresque historique passionnante. Pas besoin d’être érudit pour suivre le déroulement de l’intrigue. C’est ce qui distingue un film d’une leçon d’histoire. Le metteur en scène va droit à l’essentiel et nous narre de manière très simple l’histoire phénoménale d’un homme au destin exceptionnel.
Il faut quelques minutes au spectateur pour se familiariser avec le nom des protagonistes, des clans et des tribus.
On s’attache très vite à cet adolescent qui n’est pas encore le grand Khan, l’unificateur de la nation Mongole. Un frêle jeune homme au caractère déjà bien trempé. L’utilisation de la voix off nous fait franchir allégrement les différentes étapes de ce parcours hors normes semé d’embûches.
La trame narrative est captivante à plus d’un titre. Le déroulement général, l’exposition des conflits et de leurs résolutions sont d’une fluidité incroyable. Le metteur en scène ne se perd pas en intrigues secondaires. Ses projecteurs sont braqués sur un seul homme, mais quel personnage !
Le caractère de Genghis est plein de nuances voire même de contradictions. Intransigeant dans la bataille, le chef de tribu se montre chaleureux avec ses hommes après le combat.
Le long métrage insiste sur les liens d'attachement et de solidarité construit par un chef de tribu en plus de 30 ans de périple. Des amitiés indéfectibles forgées dans le sang.
Au centre de "Genghis Khan : à la conquête du monde" nous retrouvons en arrière plan la thématique de la paternité et des origines. Genghis Khan s’enquière de sa filiation et plus tard de celles de son fils. Le long métrage met en relief de manière assez subtile les rapports père fils.
Les liens qui unissent le (futur) grand Khan aux femmes de son entourage (la mère, l’épouse, la maîtresse occasionnelle qui s’avère être une redoutable guerrière) sont l’un des piliers scénaristiques du film. L’image de la société Mongole renvoyée par le long métrage valorise au plus haut la présence de ces compagnes, au sens le plus large, auprès des hommes-soldats.
Ces relations à plusieurs niveaux sont l’occasion de séquences intimistes très touchantes. Malgré son statut d’œuvre consacrée à un grand chef de guerre, qui n’avait rien d’un poète, "Genghis Khan : à la conquête du monde" comporte son lot de moments intenses, d’instants poignants.
"Genghis Khan : à la conquête du monde" est surtout une fresque historique au souffle épique. Les scènes de bataille, qu’elles concernent quelques dizaines d’archers ou des milliers de cavaliers, sont très réalistes. La manière de filmer nous place au cœur de l’action et le spectateur en prend plein les yeux.
La beauté des paysages est renversante. Les steppes mongoles (même si le film est une production japonaise, le tournage s’est déroulé en Mongolie) explosent du cadre. Le panorama captivant, magnifié par un travail photographique admirable, est l’un des centres d’intérêt de l’œuvre.
Takashi Sorimachi incarne un Khan plus que convainquant. Son jeu est plein de fougue et de passion. Sa prestation captive l’auditoire.
"Genghis Khan : à la conquête du monde" est un très bonne surprise.
A vous de le découvrir.