Pendant longtemps de 2004 à 2007, Nicolas Sarkozy se vantait ouvertement de "aire la météo". C'est lui qui choisissait les thèmes et imprimait le tempo. Aujourd'hui, il subit la météo. Hier, Dominique de Villepin a été le premier leader à exprimer à ce point que l'enjeu n'était pas de commenter le FN mais de faire vivre une offre nouvelle, une nouvelle météo.
Tant que le FN structurera le débat politique français, il aura de beaux jours devant lui.
La seule façon pour changer la donne, c'est de faire vivre une "nouvelle météo", une offre nouvelle.
C'est manifestement le pari de Dominique de Villepin qui, méthodiquement, assume son décrochage de l'offre classique à l'exemple de la distance désormais prise vis à vis de l'UMP.
En 2002, le score du FN a d'abord été le produit de la cohabitation.
En 2011, le score du FN est aussi le produit d'une autre cohabitation : les infirmiers de la crise qui n'en subissent pas les effets mais qui ne règlent pas les questions majeures aux yeux de l'opinion. L'arrivée de DSK dans ce panorama serait la rente de performance de Marine le Pen.
La seule hypothèse pour contenir le FN c'est de faire vivre une autre offre, d'alimenter un débat sur d'autres propositions radicalement différentes.
Dominique de Villepin y parviendra-t-il ? Ce qui est sûr c'est qu'hier sur le plateau d'itélé, il a trouvé une tonalité et un fond tranchés montrant, si besoin était, tout le potentiel qui est le sien.
Il est probablement le tempérament qui peut donner un caractère à une offre alternative. Il y a toujours un moment où, heureusement, la présidentielle devient aussi une course aux meilleurs. Cette étape de la sélection s'approche.